AstraZeneca : la galère des médecins et pharmaciens poitevins pour écouler les doses… Certains se résolvent même à en jeter une partie !

C’est le vaccin mal-aimé contre le coronavirus : écouler les doses d’Astrazeneca devient de plus en plus difficile pour les médecins et pharmaciens, maintenant que les plus de 55 ans peuvent aussi aller en centre de vaccination.

Certains se résolvent même à en jeter une partie.

Les doses d'Astrazeneca ne trouvent plus preneurs chez de nombreux médecins et pharmaciens poitevins

 

Cela fait parfois des jours qu’elles sont au frigo : dans les pharmacies de Poitiers, les doses de vaccin Astrazeneca ont bien du mal à être injectées. S’il a toujours été victime d’une certaine défiance, « au début, on avait quand même de la demande », explique Sophie Jouinot, pharmacienne. Mais avec l’accélération de la campagne de vaccination, et l’ouverture des centres aux plus de 55 ans, ces derniers préfèrent cette option pour obtenir des vaccins à ARN messager, Moderna ou Pfizer.

Des doses à jeter

Deux flacons mais aucun rendez-vous dans une pharmacie, treize dans une autre qui sont transférés tant bien que mal chez les médecins… « La semaine dernière, on avait un flacon d’Astrazeneca, soit 10 doses, précise Sophie Jouinot, pharmacienne. On a préféré honorer les rendez-vous de cinq personnes et jeter les cinq autres doses plutôt que de repousser encore de plusieurs semaines les rendez-vous. Trouver 10 volontaires sur une même journée, ça devient impossible. C’est rageant. »

Dans une autre officine, deux doses sur dix ont aussi été jetées la semaine dernière lors de la dernière journée de vaccination, faute d’avoir trouvé assez de patients, y compris en appelant ceux sur liste d’attente. Le docteur Tisseraud-Tartarin ne veut pas s’y résoudre de son côté et mise sur les rappels : « les doses arrivent et il est hors de question d’en jeter, tout est calculé pour les deuxièmes doses, et on va freiner ensuite les commandes de vaccins auprès de la pharmacie une fois qu’on aura toutes celles qu’il nous faut. »

Ça devient très compliqué, je pense que beaucoup de cabinets médicaux vont arrêter la vaccination avec Astrazeneca. On va se limiter aux rappels.

Un public cible qui préfère Pfizer en centre de vaccination

« On se retrouve confrontés maintenant à _des gens qui ne veulent pas de deuxième dose d’Astrazeneca alors qu’ils en ont eu une première_, car ils préfèrent aller en centre de vaccination, avec du Pfizer ou Moderna, c’est trop tard maintenant », explique Marie-France Tissereaud-Tartarin. Ça coince particulièrement depuis la mi-mars, avec l’ouverture progressive des centres, alors qu’auparavant beaucoup venaient tout de même se faire vacciner au cabinet.

« Mi-mars, on avait même trop de demandes par rapport aux doses reçues, confirme Sophie Jouinot. Puis il y a eu les suspicions de thromboses, l’arrêt de commercialisation très bref qui a quand même semé le doute. Ensuite, avec l’ouverture des centres aux plus de 55 ans, _c’est plus difficile de vacciner avec l’Astrazeneca puisque les gens ont maintenant le choix_. »

Des risques de thromboses pas supérieurs à la normale

« Il y a eu des failles de communication sur ce vaccin, lance la pharmacienne. On peut aussi comprendre que certains n’en veulent pas, mais _c’est frustrant de jeter des doses quand on sait que c’est un bon vaccin_. Les risques de thromboses sont minoritaires par rapport au risque classique à ces âges là. »

Le délai de douze semaines complique un peu plus la tâche des professionnels de santé dernièrement pour convaincre certains de se faire vacciner avec l’Astrazeneca. Avec l’arrivée de l’été et des différentes étapes de déconfinement, les plus de 55 ans encore non vaccinés se rabattent davantage sur les vaccins à ARN messager pour lesquels il n’y a que six semaines entre les injections, ou le vaccin Janssen (vaccin à adénovirus), qui a le même fonctionnement et les mêmes effets secondaires que l’Astrazeneca, mais avec l’avantage de ne nécessiter qu’une seule injection.

Source FRANCE BLEU.

 

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