Alzheimer. La molécule découverte dans un laboratoire normand bientôt testée sur l’humain ?…

Stopper les effets de la maladie d’Alzheimer : c’est l’espoir de l’équipe du Centre d’études et de recherche sur le médicament de Normandie, basé à Caen.

Après dix années de recherches, les chercheurs espèrent démarrer la phase clinique de leurs travaux dans un an.

Patrick Dallemagne dirige le Centre d’études et de recherche sur le médicament de Normandie, une unité de l’université de Caen-Normandie.

« Des familles de malades entrent en contact directement avec nous pour savoir si leur proche pourrait tester notre molécule… » Les travaux de recherches que mène l’équipe du professeur Dallemagne, directeur du Centre d’études et de recherche sur le médicament de Normandie, une unité de l’université de Caen, sont suivis avec espoir par tous ceux qui luttent contre la maladie d’Alzheimer.

Parmi les 19 000 molécules, qui composent la chimiothèque des lieux, un patrimoine à la valeur estimée à 19 millions d’euros, une d’elles, le donécopride, présente un intérêt thérapeutique dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. Il pourrait « enrayer l’évolution de la maladie », souligne Patrick Dallemagne, en « en traitant plusieurs effets ».

Dix ans de recherches

Le centre, qui compte 30 chercheurs permanents, des femmes majoritairement, travaille sur cette molécule depuis dix ans. Le programme « PleiAD » a déjà coûté 15 millions d’euros, avec un fort accompagnement de la Région (3,5 millions d’euros).

Les essais réalisés, notamment sur les animaux, ont été « concluants ». Aujourd’hui, « tous les feux sont au vert », évalue le professeur Dallemagne. Si l’autorité de régulation des médicaments l’autorise, les recherches sur l’humain pourraient débuter dans un an, fin 2021.

Si les essais sont probants, le centre se rapprochera de l’industrie pharmaceutique. Les espoirs sont immenses, du côté des associations comme Vaincre Alzheimer, qui soutiennent le projet. Comme de l’université de Caen, propriétaire du brevet déposé en 2014. « Cela permettrait de prouver que les recherches réalisées par un établissement entièrement public peuvent rapporter de l’argent », espère le président de l’université, Pierre Denise, qui avance une évaluation de l’ordre de « 3 à 4 milliards d’euros par an ».

C’est arrivé une fois à Caen : à l’un de ses prédécesseurs à la présidence de l’université de Caen, le professeur Max Robba. Sa prouesse, « très rare pour un chercheur », de découvrir une molécule qui avait abouti à la mise sur le marché d’un médicament a assuré l’économie du Centre d’études et de recherche, qu’il a créé en 1974, pendant de longues années.

Source OUEST FRANCE.

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