Aidons Camille ! Autiste Asperger, cherche une alternance dans l’audiovisuel depuis dix mois…

Camille Guilleux, 19 ans, recherche depuis la rentrée dernière une alternance dans l’audiovisuel pour intégrer un BTS.

Autiste Asperger, elle a envoyé plus de 160 candidatures, sans réponse. Relayée par sa cousine, son histoire a été partagée plus de 30 000 fois sur les réseaux sociaux. 

Camille est une passionnée de cinéma depuis l’enfance. Grande admiratrice des films en noir et blanc de Charlie Chaplin, son rêve est de devenir réalisatrice. Depuis sa naissance, la jeune fille de 19 ans est autiste Asperger, un handicap invisible au premier abord mais qui l’empêche parfois de communiquer avec les autres. « Camille est hypersensible et extrêmement timide, elle préfère être seule plutôt que de risquer de communiquer avec les autres de peur d’être rejetée ou incomprise », explique sa mère, Véronique.

Originaire de la Mayenne, Camille y a vécu toute sa scolarité. « Elle a toujours été bien encadrée par les équipes éducatives que ce soit en primaire, ou dans le secondaire. Mais une rupture est apparue en première, quand elle a été séparée de ses trois seules véritables amies. Elle s’est alors retrouvée isolée et on a dû avoir recours à une assistante de vie scolaire pour qu’elle puisse poursuivre ses études », poursuit Véronique.

20/20 au bac pour son projet vidéo

Timide mais travailleuse, Camille a passé son bac avec une option cinéma au lycée Lavoisier de Mayenne. Contrairement à ses camarades qui se sont mis en groupes pour réaliser leur projet d’année, la lycéenne a réalisé son film seule, de la rédaction du scénario jusqu’au montage. La jeune réalisatrice a fait le choix d’illustrer son quotidien et de parler de son handicap à travers le jeu d’acteur d’une amie. « Elle ne nous parle jamais de la manière dont elle vit son autisme et nous étions tous émus de voir ce film très personnel », raconte sa cousine Manon, âgée de 20 ans, qui a grandi à ses côtés.

Un travail assidu qui a valu à Camille la note de 20/20 au bac. « Depuis qu’elle sait écrire elle rédige des scénarios », ajoute sa cousine. À l’âge de huit ans, elles filmaient ensemble leurs histoires avec des jouets. Des vidéos que Camille montait et postait sur YouTube. Avec des rêves plein la tête, la jeune bachelière a fait le choix de s’orienter vers le montage vidéo.

160 candidatures sans réponse

Après avoir obtenu son bac avec brio en juin 2017, Camille a postulé à tous les BTS audiovisuels de France. Trois lui ont proposé une place en audio montage et postproduction, à Saint-Quentin (l’Aisne), Lesneven (Finistère) et Bordeaux (Gironde). Seule condition pour intégrer ces formations : avoir une entreprise prête à l’accueillir en alternance. Depuis le mois de septembre, la famille cherche des offres dans toute la France, sans grand succès. Au total, 160 candidatures ont été envoyées, en vain. Camille a une reconnaissance qualité travailleur handicapé (RQTH) de la part de la maison de l’autonomie. « Nous n’avons jamais caché son handicap car pour nous c’est plutôt ses qualités que nous devons mettre en valeur et les autistes en ont à revendre », insiste sa maman, Véronique.

Un message relayé plus de 30 000 fois

Une situation de refus difficile à vivre pour la jeune fille qui s’est enfermée sur elle-même. Actuellement elle réalise un service civique aux côtés d’enfants où elle leur propose des ateliers cinéma. « Ma tante a fait appel à un média local pour partager l’histoire de Camille mais les retours étaient peu nombreux. C’est ainsi que j’ai fait le choix de poster l’article sur les réseaux sociaux », raconte sa cousine, Manon. Du jour au lendemain, le message fait effet boule de neige et Camille reçoit le soutien de nombreuses personnalités. L’équipe de Bruno Lemaire, Valérie Damidot ou encore le magazine santé de Michel Cymes ont partagé son histoire.

Inondée de messages positifs en une semaine, la famille attend toujours une proposition concrète. « Suite au partage de l’article par sa cousine, nous avons effectivement eu beaucoup de retours et quelques pistes qui sont restées sans suite. Nous avons aussi eu des propositions d’emploi en télétravail que nous étudierons si elle ne peut poursuivre ses études et préparer le BTS ».

À ce jour Camille n’a toujours aucune proposition concrète, malgré la mobilisation des réseaux sociaux. Pour sa famille, son autisme peut « faire peur aux employeurs » mais la jeune femme est prête à faire des périodes d’essai. « Lorsqu’elle est dans son élément elle s’y consacre pleinement, elle mérite comme tout le monde de trouver sa place », résume sa cousine.

Source OUEST FRANCE.

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