Agressions sexuelles dans des foyers de handicapés…

Un quadragénaire souffrant d’une déficience mentale a abusé sexuellement de trois autres pensionnaires de foyers spécialisés où il était hébergé.

Le tribunal de Nancy l’a condamné, ce mercredi, à un an de prison ferme.

JUSTICE - Agressions sexuelles dans des foyers de handicapés...

 

Arnaud M., 44 ans, est à la fois vulnérable et dangereux. Vulnérable car il souffre d’une déficience mentale. Ce qui lui vaut d’être sous tutelle et de passer sa vie dans des foyers spécialisés. Il a besoin d’être protégé et aidé. Mais ce grand quadra dégingandé qui a du mal à s’exprimer, n’est pas pour autant inoffensif. Il peut être un danger pour des femmes qui sont encore plus vulnérables que lui. Ce qui lui vaut de se retrouver ce mercredi face au tribunal correctionnel de Nancy.

Il est jugé pour des agressions sexuelles commises en 2014 et 2015 sur trois pensionnaires des foyers de Badonviller et de Rosières-aux-Salines où il était lui-même hébergé. Ce ne sont pas les victimes qui ont dénoncé les faits car elles ont des handicaps tels qu’elles n’arrivent pas ou très difficilement à communiquer.

« Il s’est comporté comme un chasseur »

L’une est atteinte de trisomie et souffre aussi de troubles autistiques. La deuxième se déplace en fauteuil roulant et cumule une déficience intellectuelle « marquée » avec un problème de vue. La troisième est très fragile et totalement incapable de parler.

Ce sont des employés des différents foyers qui ont tiré la sonnette d’alarme après avoir surpris Arnaud M. nu dans leurs chambres ou à la sortie de leurs chambres. Le quadra handicapé reconnaît du bout des lèvres des « caresses sur la poitrine » de l’une des victimes. Il parle juste de « bisous sur les joues » pour une autre.

En revanche, il confesse un rapport sexuel avec la troisième. « Et vous saviez qu’elle n’était pas d’accord ? » interroge la présidente Stragier. « Oui. Par son regard », avoue le prévenu.

Il est incapable d’aller plus loin, de raconter l’agression. Les mots s’enfuient. La « gêne » le submerge. Il s’énerve. Puis pleure. Ce qui n’émeut pas Me Violaine Lagarrigue, avocate de deux des victimes : « Il s’est comporté comme un chasseur qui choisit des proies particulièrement vulnérables et attend le moment propice pour s’attaquer à elles ».

Injonction de soins

Le quadra serait toutefois sur une « pente ascendante », selon un des responsables du nouveau foyer qui l’héberge. Il aurait notamment noué une relation « cohérente et voulue » avec une compagne. « Je ne suis pas totalement rassuré », réagit le procureur adjoint Stéphane Javet qui préférait que le prévenu reprenne son traitement pour canaliser ses hormones sexuelles. Il requiert un an de prison ferme. Il réclame aussi et surtout 5 ans de suivi sociojudiciaire avec injonction de soins et 2 ans de prison s’il ne respecte pas cette injonction.

L’avocat de la défense, Me Alexandre Rolland, fait valoir « l’altération du discernement » de son client au moment des faits. Mais le tribunal suit les réquisitions.

Source EST REPUBLICAIN.

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