A Nice, la ville lance des ateliers de loisirs 100 % inclusifs pour les personnes en situation de handicap…

INCLUSION – Pour « rendre opérationnel le concept de société inclusive », un centre d’animation s’est complètement adapté à l’accueil de personnes en situation de handicap en proposant des activités pour tous les publics.

A Nice, la ville lance des ateliers de loisirs 100 % inclusifs pour les personnes en situation de handicap

 

  • Depuis septembre, la ville expérimentait le dispositif 100 % inclusif dans un de ces centres d’animation.
  • Huit mois plus tard, les responsables du projet annoncent que ce projet sera pérenne et qui sera introduit dans trois autres structures à la rentrée 2022.
  • Un travail qui a été fait conjointement avec l’association Trisomie 21 qui œuvre pour « impulser une société inclusive ».

Dans la salle 1, illustrée par un pictogramme d’une palette de peinture, d’un pinceau, et d’un crayon, à l’intérieur du centre d’animation Nice Costanzo, l’atelier créatif a commencé. Pendant deux heures, tous les lundis, les participants apprennent de nouvelles façons de créer avec leurs mains. Aujourd’hui, c’est macramé, bracelets brésiliens et pompons en laine. « Chacun évolue à son rythme », précise Laurie, la responsable de l’activité.

Jean-Pierre, 69 ans, en train de faire du macramé au centre 100 % inclusif de Nice

 

Dans son cours, elle accueille tous les âges et tous les profils. Et depuis septembre, elle a également été formée pour recevoir un public en situation de handicap, que ce soit de la déficience intellectuelle, des troubles cognitifs ou neurologiques, en plus des personnes qui n’ont pas de handicap. Pour elle, « ça ne change rien ». « Mon rôle reste le même. En plus, j’étais déjà sensibilisée parce que Jean-Pierre, par exemple, en situation de handicap, prenait déjà des cours de dessins l’an passé. Quand je suis occupée avec une personne, il y a de l’entraide entre les autres, tout se passe très bien », ajoute-t-elle.

« Être avec des personnes en situation de handicap, c’est tout simplement normal ! »

« Les vieux aussi ont du mal parfois ! », plaisante à moitié Marcela tout en tissant ces fils. C’est la troisième fois qu’elle participe au cours et elle « adore ». Et elle affirme : « Pour moi, ce n’est ni plaisant ou déplaisant d’être avec des personnes en situation de handicap, c’est tout simplement normal ! »

La benjamine du groupe ce matin-là, c’est Marine, 22 ans. Accompagnée de son père, Fabrice, elle est plutôt timide mais est « contente d’être là ». Elle prend aussi des cours de chant et fait de la danse orientale. « C’est important d’avoir cet atelier car le but, c’est qu’il y ait plus d’inclusion pour elle », indique son père en citant les milieux ordinaires où elle pratique d’autres activités.

La mère d’un des copains de Marine est aussi présente au cours pour « se détendre ». Pour elle, « c’est une chance d’avoir une structure adaptée et inclusive comme celle-ci car c’est plutôt rare en France ». « La trisomie, ça se voit sur la figure et on sait que l’environnement social n’est pas souvent ouvert d’esprit. Mon fils est très content de pouvoir faire de la poterie. L’idée c’était aussi de rencontrer d’autres personnes et de se faire un cercle social. Bon, là, c’est vrai qu’il est surtout avec des dames âgées. Elles sont très gentilles mais il va avoir 32 ans. »

Un « écosystème à mettre en place »

Pour que les personnes en situation de handicap puissent vivre ces expériences, c’est grâce au travail que fait la ville de Nice et de l’association Trisomie 21 depuis plus d’un an et demi. « Changer de posture, changer de regard sur le handicap, ça s’apprend. Il y a tout un écosystème à mettre en place pour que tout le monde soit à l’aise », détaille Audrey Serré, directrice de la plateforme ressources de l’association.

Elle ajoute : « Les personnes en situation de handicap sont des citoyennes comme tout le monde, elles ont envie de vivre comme tout le monde et pouvoir faire leur place dans la société comme le reste de la population. On voit que ça s’ouvre de plus en plus dans le milieu professionnel mais pour tout ce qui est loisir, c’est en fonction de la sensibilité des personnes accueillantes. Il faut alors faire une transformation de l’offre. C’est ce qu’on a fait avec ce centre d’animation. »

Exemple d'une signalétique en « FALC » au centre animaNice Costanzo

L’association a alors formé les équipes du centre et mis en place une brochure et la signalétique de l’établissement en « FALC », « facile à lire et à comprendre ». Une méthode qui utilise notamment des pictogrammes, ce qui permet d’être « plus autonome pour se repérer, pour des personnes en situation de handicap mais aussi pour une personne qui ne parle pas le français ou qui ne sait pas lire », précise la ville qui retravaille toute sa communication ainsi. Un concept que le Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice veut introduire dans son établissement. D’ici septembre, trois autres centres d’activités de la ville seront également 100 % inclusifs.

Source 20 MINUTES.

 

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