À Marseille, une petite fille en situation de handicap, privée d’auxiliaire de vie scolaire…

Marilou 9 ans, n’a toujours pas reçu l’aide d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS) depuis près d’un an alors que son dossier a été validé par la Maison départementale des personnes handicapées.

Une situation qui plonge sa mère dans la détresse.

Karen Gervais et sa fille Marilou.

Vous êtes mon dernier espoir, je n’ai plus que vous » lâche Karen Gervais, la maman de Marilou alors qu’elle nous décrit sa peine d’une colère froide. En 2019, elle apprend que sa fille est atteinte d’une maladie neuropathique et décide donc de faire une demande d’auxiliaire de vie scolaire (AVS) auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) pour que son enfant puisse suivre une scolarité plus normale. Son dossier est accepté, et depuis, rien du tout. À part la continuation d’un train de vie de galères pour la famille. « Je ne sais plus vers qui me retourner… Je ne peux plus travailler, je suis arrêtée pour dépression. L’école veut bien la garder mais elle n’est pas obligée de le faire », explique la maman.

Pas de cantine, ni de garderie non plus

Car si l’établissement accepte de garder la petite en classe, il n’en va pas de même concernant la garderie du matin ou les repas à la cantine le midi. « Elle n’est pas prise en charge car elle n’a pas d’AVS. C’est le serpent qui se mord la queue. Je suis obligé de l’amener à 8h15, de revenir la chercher à 11h45, de la ramener à 13h30 et revenir encore à 16h30. Comment est-ce que je peux reprendre une vie normale ? »

Si son dossier a bien été accepté par la MDPH, la mise en exécution du protocole revient à l’Éducation nationale et l’académie d’Aix-Marseille dans le cas de Marilou. « Ce n’est pas la première fois que j’entends ce genre d’histoires… » souffle une fonctionnaire de la MDPH. « Les parents nous appellent souvent pour nous dire qu’ils n’ont pas d’AVS, mais nous n’y pouvons malheureusement rien » conclut-elle. Si le problème semble fâcheusement ordinaire, la question reste tout de même entière : que faire et pourquoi cela bloque-t-il ?

Du côté du rectorat, on se risque à une première explication assez bancale. « Le problème c’est qu’aujourd’hui il y a une mutualisation des heures dans différents établissements. Cela ne concerne plus un seul établissement ou un enfant. Une même AVS s’occupe de plusieurs enfants et, des fois, elle ne peut pas effectuer toutes les heures auquel l’enfant à droit. » Sauf que la famille Gervais n’a pas bénéficié d’une seule minute d’accompagnement, la vérité, plus gênante, se trouverait-elle ailleurs ? « Concrètement sur le cas de cette dame et sa petite, l’AVS qui devait s’occuper d’elle est en arrêt maladie, et on ne peut que subir la situation, c’est malheureux mais elle n’a pas eu de chance, c’est un concours de circonstances. On ne peut qu’attendre que cette personne revienne travailler… »

Source LA MARSEILLAISE.

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