Adapter la ville, le logement, les transports… Ces propositions pour « bien vieillir chez soi »…

Un rapport remis mercredi 26 mai au gouvernement propose quatre-vingts mesures pour accompagner le vieillissement des 75-84 ans, dont le nombre va exploser ces dix prochaines années.

Il doit inspirer un prochain projet de loi.

Entretien avec Luc Broussy, auteur du rapport.

Pour Luc Broussy, « il faut anticiper en adaptant son logement ».

 

Comment bien vieillir chez soi ? Luc Broussy, spécialiste de l’économie des seniors, a remis ce mercredi 26 mai un rapport à Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l’Autonomie, mais aussi à Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement et Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des Territoires. Un rapport qui fera date ​et qui fera acte ​a dit Brigitte Bourguignon. J’en prends l’engagement. Un projet de loi sur l’autonomie est attendu de longue date et ces propositions pourraient s’en inspirer. Il pourrait voir le jour à l’automne.

Président de France Silver Eco, directeur d’EHPA Presse & Conseil et cofondateur du Think tank Matières grises, Luc Broussy décrypte les grandes lignes de son rapport baptisé « Nous vieillirons ensemble… »​, quatre-vingts propositions pour un nouveau Pacte entre générations.

Luc Broussy, auteur d’un rapport intitulé « Nous vieillirons ensemble ».

Luc Broussy, auteur d’un rapport intitulé « Nous vieillirons ensemble ».

Nous avons une autre « transition » à affronter, dites-vous, qui est démographique…

Dire que la population va vieillir ne suffit pas. La catégorie qui va exploser dans les dix prochaines années 2020-2030, ce sont les 75-84 ans. Leur nombre va augmenter de 47 %, passant de 4 millions aujourd’hui à 6 millions en 2030. On n’a jamais connu une telle croissance. Pendant cette décennie, les « 85 ans et plus » ​vont voir leur nombre stagner avant de croître fortement après 2030 et ce qui va avec : la dépendance, le besoin de places en Ehpad, etc. Mais la priorité du moment ce sont les 75-84 ans.

« Anticiper pour bien vieillir »

Qui sont les 75-84 ans ?

Des hommes et des femmes qui vivent chez eux mais qui commencent à connaître les premières fragilités. Nul besoin d’Ehpad à ces âges-là. Mais c’est un moment où on commence à abandonner sa voiture, où on peut devenir incontinent, où les liens sociaux peuvent commencer à se raréfier. C’est aussi l’âge du veuvage pour les femmes. Une période cruciale.

Il faut que ces personnes puissent continuer de se déplacer, d’avoir des liens sociaux, d’aller au théâtre, d’avoir accès aux commerces, à la vie de quartier, aux services publics… D’autant plus que ceux qui auront 85 ans en 2030 sont issus de la génération qui a eu 20 ans en 1968, celle qui a transformé la société et qui s’apprête désormais à transformer la vieillesse. Face au vieillissement, elle sera moins passive et voudra anticiper pour bien vieillir.

« Une autre forme de chez soi »

Pour bien vieillir chez soi, il faut…

Un logement adapté mais pas que. Il faut aussi adapter la ville, la voirie, l’habitat, les transports, les territoires… Je me réjouis d’avoir remis mon rapport à Brigitte Bourguignon, ministre chargée de l’Autonomie, mais aussi à Emmanuelle Wargon, ministre chargée du Logement et Jacqueline Gourault, ministre à la cohésion des Territoires. Là est tout le sens de mon rapport : montrer que la question du vieillissement ne se limite pas à sa dimension sanitaire et sociale.

Parlons des logements…

Il faut citer un chiffre effrayant : 10 000 personnes âgées meurent chaque année des suites d’une chute à domicile. Ceux qui ne meurent pas se fracturent le col du fémur. Voilà comment on finit à l’hôpital, en Ehpad et c’est le syndrome du glissement. Il faut donc anticiper en adaptant son logement. Et si le logement n’est pas adaptable, il faut à 70 ou 80 ans, avoir le courage de déménager. C’est une révolution sociétale.

Demain, vieillir « chez soi » ne signifiera pas forcément rester dans la maison dans laquelle on vit depuis des décennies et dans lequel on a vu grandir ses enfants. Beaucoup se choisiront une autre forme de « chez soi » ​ : résidence seniors, résidence autonomie, habitat intergénérationnel.

Car si votre logement est situé à 5 km de la première boulangerie, rester « à domicile » ​s’apparentera en réalité à une forme d’assignation à résidence. À l’inverse, un logement en centre-ville, accessible, permettant un maintien des liens sociaux constituera la meilleure prévention de la dépendance. Un déménagement au bon moment peut faire gagner plusieurs années d’espérance de vie.

« Rendre la ville bienveillante aux personnes âgées »

Au-delà, donc, c’est aussi le territoire qu’il faut transformer ?

Si dès que vous sortez, l’environnement se révèle hostile voire anxiogène, d’anxiété, vous resterez coincé chez vous, ce qui est la pente la plus radicale vers la perte d’autonomie. Si on est incontinent, que l’on veut sortir mais qu’il n’y a pas de toilettes publiques, la personne âgée va adopter une stratégie d’évitement et rester chez elle. De même, si le conducteur de bus freine brutalement, arrive le moment où on ne prend plus le bus parce qu’on a peur. Idem avec un feu piéton trop rapide qui vous empêche de traverser. Voilà la somme des petits détails qui demain rendront ou non la ville bienveillante pour les plus âgés.

La situation a-t-elle évolué depuis votre premier rapport sur le vieillissement en 2013 ?

Clairement oui. Les élus, les bailleurs sociaux, les entreprises sont bien plus conscientes des défis. En Seine-Saint-Denis par exemple, le Département, à la faveur des opérations de rénovation urbaine, installe des tiers lieux en bas des immeubles pour faire se rencontrer les générations. Les territoires innovent. Il reste à orchestrer tout cela au niveau de l’État pour que cela fasse sens.

Source OUEST FRANCE.

TEMOIGNAGE. « Quel avenir pour ma fille Léa, 23 ans, autiste ? »

Christine Grolleau est la mère de Léa, 23 ans, diagnostiquée autiste depuis l’âge de 2 ans.

Le 12 juin 2021, elle sera dans la rue lors d’une manifestation régionale à Quimper (Finistère) aux côtés des professionnels de l’action sociale pour réclamer des moyens et des places pour les adultes porteurs de handicap.

Christine Grolleau et sa fille, Léa, âgée de 23 ans : « J’adore ma fille plus que tout au monde mais je sens bien que, seule, je ne peux pas tout prendre en charge. »

 

Christine Grolleau est la mère d’une jeune autiste de 23 ans. Elle témoigne à la veille d’une manifestation qui aura lieu à Quimper (Finistère) le 12 juin 2021. Professionnels et parents seront dans la rue pour réclamer une meilleure prise en charge pour les personnes handicapées.

« Léa a 23 ans. Elle est autiste et très peu autonome. Elle a été diagnostiquée à l’âge de deux ans et depuis, c’est le parcours du combattant. Elle est actuellement accueillie l’Institut médical éducatif (IME) du Vélery à Plourin-les-Morlaix qui dépend de l’association les Genêts d’Or. Elle est interne du lundi au vendredi. C’est un peu atypique.

Tous les centres du département ne proposent pas cet accueil mais cela convient très bien à Léa qui a besoin de se sociabiliser. Le problème, c’est qu’elle est toujours en IME alors qu’elle a plus de 20 ans. Normalement, elle devrait être orientée en foyer mais il n’y a pas de place. Alors elle reste au Vélery, en attendant… Dans le département, 184 enfants sont dans son cas : ils restent en IME faute de places adaptées pour les adultes porteurs de handicap.

« Je ne suis pas immortelle »

Aujourd’hui, en tant que parent d’un enfant handicapé adulte, je pousse un cri de colère. Que va devenir ma fille de 23 ans quand je ne serai plus là ? Cette question me taraude. Je vis avec cette angoisse au quotidien. Il n’y a pas de place pour elle dans la société et pourtant, je ne suis pas immortelle. Je ne veux pas que sa sœur ressente, un jour, cette inquiétude permanente et cette charge mentale. Mais aujourd’hui, l’avenir de ma fille est incertain. À chaque instant, j’ai peur qu’on ne l’accepte plus à l’IME. C’est épuisant.

La période du confinement a été très difficile pour nous. Beaucoup de parents se disent épuisés voire effondrés après ces longs mois d’isolement. À la maison, on a frisé plusieurs fois la catastrophe. Les troubles du comportement de ma fille se sont accentués. Elle ne dormait plus, multipliait les crises. Elle a recommencé à mordre et à s’automutiler. En tant que parent, on est tellement fatigué que l’on ressent un soulagement en déposant notre enfant à l’institut. Quand tout a rouvert, on a soufflé. Puis on culpabilise.

Le plus dur, c’est d’arriver à couper le cordon. On est pris en tenaille par des sentiments contradictoires : porter notre enfant, le protéger et l’aider à s’éloigner de nous, car il devient adulte.

« Un bébé de 23 ans »

Je suis enseignante. J’ai divorcé du père de ma fille. C’était presque inéluctable. Beaucoup de mères seules prennent en charge leur enfant handicapé. C’est un fait. Cela demande une telle énergie de s’occuper d’un enfant qui ne peut pas manger, s’habiller ni se laver tout seul. C’est un bébé de 23 ans dont il faut s’occuper tous les jours. Mais qui a besoin de quitter la maison, un jour, comme tout le monde.

J’adore ma fille plus que tout au monde mais je sens bien que, seule, je ne peux pas tout prendre en charge. Émotionnellement et physiquement, je suis fatiguée. Heureusement, grâce à l’internat qui accueille Léa trois nuits par semaine, j’ai pu reprendre mon travail à plein temps. Mais j’ai toujours peur que ça s’arrête.

Alors il faut bouger les choses. Je me suis engagée il y a quinze jours dans un collectif de parents d’enfants placés en IME pour alerter sur le manque criant de places pour nos enfants handicapés adultes. Et je serai dans la rue le 12 juin à Quimper pour qu’enfin, on nous tende la main. »

Samedi 12 juin, manifestation à 14 h, place de la Résistance à Quimper.

Source OUEST FRANCE.

Haute-Garonne : Frère et sœur, leur table adaptée au handicap tape dans l’œil au concours Lépine des jeunes créateurs. Vidéo…

INNOVATION Damien et Noémie Thierry, un frère et une sœur originaires de la région de Toulouse, ont remporté deux médailles au concours Lépine des jeunes créateurs, notamment pour leur table adaptée à tous les handicaps et transportable.

Damien et Noémie Thierry ont remporté la médaille d'or du concours Lépine des jeunes créateurs pour leur table adaptée au handicap.

 

  • Noémie, 17 ans, a obtenu la médaille d’or pour sa table destinée aux personnes en fauteuil roulant et/ou en situation de handicap, baptisée Uni’Table.
  • Damien a gagné la médaille d’argent pour une télécommande permettant aux personnes en situation de handicap de piloter un drone.
  • L’innovation de Noémie intéresse déjà des associations spécialisées dans le handicap et pourrait ainsi être commercialisée.

Chez les Thierry, l’innovation s’imagine en famille ! Damien et Noémie Thierry, frère et sœur âgés respectivement de 20 et 17 ans, viennent de remporter la médaille d’argent et la médaille d’or du Concours Lépine des jeunes inventeurs et créateurs, grâce à deux projets destinés à améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap.

Noémie a ainsi conçu une table destinée aux personnes en fauteuil roulant et/ou en situation de handicap, baptisée Uni’Table. Les deux projets lauréats ont été soutenus par la bourse et l’accompagnement Initi’active Jeunesse, un dispositif du Conseil Départemental de Haute-Garonne dédié aux projets portés par les jeunes de 11 à 29 ans.

Télécommande adaptée au pilotage de drone

Passionnés depuis longtemps par le bricolage, c’est lors d’une animation avec le FabLab toulousain Artilect que le frère et la sœur, résidant à Villeneuve-Tolosane, ont rencontré une personne en situation de handicap. C’est elle qui leur a donné l’idée de leurs projets. « Je faisais une animation avec un drone et il ne pouvait pas y participer faute de pouvoir piloter la télécommande, raconte Damien, actuellement étudiant à l’Insa Toulouse. Nous avons discuté avec elle et son entourage pour comprendre ses besoins pour avoir cette accessibilité ».

A force de tâtonnements et de prototypes réalisés avec une imprimante 3D, Damien Thierry a réussi à adapter la télécommande du drone, avec les conseils d’ergothérapeute, de psychomotricienne, d’un menuisier et de l’association Elheva, basée à Cugnaux. L’ENAC et la fondation Insa ont également aidé à concevoir cette innovation, appelée TouchTab. « C’est un plateau avec quatre ou huit flèches, selon les capacités de la personne, permettant de stabiliser le drone à un endroit et même de désactiver certains axes d’envol », précise Damien Thierry.

Une table multifonction transportable

Le projet Uni’Table de sa sœur Noémie a quant à lui tapé dans l’œil du jury du concours des inventeurs. Sa table peut ainsi s’adapter à tous les handicaps, se démonte et se remonte en deux minutes, pouvant ainsi être utilisée partout. « Il y a un plateau multifonctions qui peut s’incliner avec une surface aimantée, antidérapante et des trous pour bloquer des objets, détaille Noémie Thierry, actuellement lycéenne en terminale. La table peut se transporter au restaurant, à l’école, là où elle a une utilité. Elle est accessible aux enfants et adultes grâce à une barre qui monte et descend à la bonne hauteur ».

Le frère et la sœur vont retravailler cet été sur Uni’Table, actuellement en bois donc trop exposée au feu, pour mettre le produit aux normes de sécurité, dans l’optique de le commercialiser prochainement. Ils ont déjà reçu des commandes d’associations spécialisées dans le handicap et ont ainsi créé l’association EasyCap pour poursuivre le développement de ce projet. Quant à TouchTab, son inventeur envisage un accès au logiciel gratuit, en open-source.

Source 20 MINUTES.

Département 90 – Une mamie de 94 ans violemment agressée par son voisin de chambre dans un Ehpad de Bavilliers…

Une résidente de 94 ans a été frappée, dans son lit, mardi soir, par un autre pensionnaire de l’Ehpad du Chênois, à Bavilliers, qui venait de changer de chambre.

Choquée, la famille de la victime témoigne.

Une mamie de 94 ans violemment agressée par son voisin de chambre dans un Ehpad de Bavilliers

 

« Traumatisme facial important avec plaies et hématomes » au niveau des yeux et tempes, traces de strangulation. C’est le bilan médical effectué mardi soir par les urgences de l’HNFC (Hôpital Nord Franche-Comté) sur une femme de 94 ans.

Résidente de l’Ehpad du Chênois à Bavilliers depuis octobre 2016, la nonagénaire a été violemment agressée par un autre résident, arrivé le matin même dans la chambre voisine. « Mon beau-frère a été prévenu par l’Ehpad à 23 h 45 », témoigne l’une des filles de la victime. Immédiatement, avec ses sœurs, elle se rend à l’hôpital, où la nonagénaire a été transférée en raison de ses blessures. « Quand on a vu dans quel état elle était, on a été profondément choquées ! Maman ne bouge plus de son lit depuis quatre ans, elle ne peut pas se débattre ni crier. »

Il ferme à clé la chambre de la victime

Au milieu de la nuit, vers 3 h du matin, les Belfortaines prennent la direction de l’Ehpad, pour demander des explications. « On nous a dit qu’un résident du rez-de-chaussée, où déambulent des personnes atteintes de démences ou Alzheimer, se montrait agressif avec les autres pensionnaires. La décision a été prise de faire descendre le monsieur, très calme, voisin de notre maman, pour le mettre à sa place, au 1er étage. »

Vers 22 h 45, l’homme de 72 ans s’enferme dans la chambre de la victime et la frappe. C’est la personne de garde ce soir-là, alertée par le bruit, qui est intervenue. Elle lui a demandé d’ouvrir, ce qu’il a fait. « L’agression aurait duré une vingtaine de minutes. Un peu plus et il étranglait notre mère… »

« Nous avons perdu confiance »

Le visage tuméfié pour plusieurs semaines, la nonagénaire a réintégré l’établissement mercredi matin. « Profondément choquée, paniquée et terrorisée ». Ses filles ont porté plainte contre le résident.

« Nous voulons que notre maman ait une fin de vie tranquille, pas qu’elle se fasse frapper dans son lit. Nous avons perdu confiance en l’Ehpad… » La famille va alerter diverses instances au niveau local et national.

« Il y a 390 résidents au Chênois », explique Pascal Mathis, directeur général de l’HNFC, qui gère l’Ehpad. « Les chambres sont considérées comme un domicile et peuvent donc être fermées à clé, mais le personnel dispose du pass ». La nuit, la procédure prévoit la présence de « deux agents pour 60 à 80 résidents. Au Chênois, nous avons deux infirmières supplémentaires, sur place. »

« Le risque fait partie de notre métier »

« Les déplacements de résidents permettent de les changer d’environnement » pour tenter de résorber les troubles, lorsqu’ils surviennent. Le septuagénaire « était arrivé au début de l’année et n’avait jamais commis de tels faits », assure Pascal Mathis.

L’homme a été hospitalisé d’office. Reste à savoir où il sera admis à sa sortie. « Le risque fait partie de notre métier », reconnaît le directeur général de l’HNFC, « plusieurs résidents ayant des troubles cognitifs, des maladies neurodégénératives ou mentales. »

Un précédent il y a dix ans

Le 15 février 2011, à 16 h 45, une agression similaire s’était produite dans la résidence de soins de longue durée la Charmeuse, à Bavilliers , un établissement qui dépend du Chênois. Un homme de 70 ans, atteint de la maladie d’Alzheimer et en état de démence au moment des faits, était entré dans la chambre de sa voisine, une femme de 61 ans. Il l’avait saisie au niveau de la gorge et l’avait étranglée. Malgré l’intervention rapide du personnel, la sexagénaire était décédée.

Le résident avait été hospitalisé en psychiatrie, mais jugé irresponsable de son acte, en raison de son état de santé. Il présentait des troubles bipolaires, qui peuvent entraîner un comportement violent et impulsif.

Source EST REPUBLICAIN.

Covid-19 : ces « signaux d’alerte » peuvent contrarier l’été… et les plans du gouvernement….

Emboîtant le pas aux scientifiques qui les ont repérés depuis plusieurs jours, le gouvernement évoque des « signaux d’alerte » sur le front épidémique et appelle à « ne pas baisser la garde ».

Covid-19 : ces "signaux d'alerte" peuvent contrarier l'été... et les plans du gouvernement

 

Le déconfinement se poursuit, en France, à mesure que la vaccination progresse. Mais le gouvernement l’a rappelé ce mercredi matin: pour le moment, « nous ne pouvons pas baisser la garde ».

Le Sud-Ouest particulièrement concerné

Selon Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, « des signaux d’alerte » apparaissent « dans certains territoires », notamment dans le sud-ouest du pays:

En Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine, nous constatons des hausses parfois sensibles de la circulation du virus. En Nouvelle-Aquitaine, l’épidémie gagne de nouveau du terrain

Gabriel Attal

Une évolution « particulièrement marquée dans le département des Pyrénées-Atlantiques, selon M. Attal.

80 %

Dans ce département, le taux d’incidence s’est envolé de 80% en seulement une semaine.

Mais pas seulement: ces derniers jours, les départements de la Charente, de la Charente-Maritime, des Landes, de la Gironde ou encore du Lot-et-Garonne ont subi des hausses plus ou moins fortes de la circulation du virus, après des semaines de baisse.

Au niveau national, la tendance reste baissière: autour de 91, le taux d’incidence affiche son plus bas niveau depuis début septembre 2020.

Il reste toutefois supérieur à 100 dans trois régions: Île-de-France, Hauts-de-France et Normandie.

Du mieux à l’hôpital, mais pas partout

Le système hospitalier respire enfin, un peu: 16 000 patients hospitalisés pour Covid, dont moins de 3 000 en réanimation et soins intensifs, on n’avait plus vu ça depuis des mois.

Là encore, au niveau national, seul un ralentissement de cette baisse est détectable: les soignants redoutent un « plancher », haut, qui les maintiendrait sous pression.

Dans certains départements, encore peu nombreux, le rebond est déjà là: Bouches-du-Rhône, Hérault, Ille-et-Vilaine, Rhône, Essonne et Nord affichent depuis une semaine une augmentation du nombre de patients en réanimation, comme le rappelle le biologiste Claude-Alexandre Gustave.

Une vaccination toujours insuffisante

Les scientifiques l’ont rappelé: un taux d’incidence à 91, cela correspond encore à environ 10 000 nouveaux cas chaque jour, et la vaccination reste encore insuffisante pour compter sur l’immunité collective: seul un Français sur six a reçu deux doses de vaccin.

Une partie d’entre eux ne sont pas pleinement protégés, si leur seconde dose a moins de quinze jours.

16,7%

16,7% de la population pleinement vaccinée, au mieux, c’est loin, très loin de l’immunité collective. Les variants diminuent à peine l’efficacité du vaccin à deux doses, mais beaucoup plus celle de la première dose.

Encore trop de cas

Selon l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique, les Français pourront compter sur un été « normal » si la baisse de l’épidémie et le rythme de la vaccination se poursuivent jusqu’à la mi-juin.

Objectif: « tomber » sous les 5 000 contaminations quotidiennes, signe que le virus ne circulerait plus que faiblement. Un objectif fixé en octobre dernier par Emmanuel Macron… et jamais atteint depuis.

Dans le cas contraire, un rebond épidémique est à redouter. Pas forcément puissant, mais suffisant pour mettre à mal le déconfinement… et les vacances d’été.

Inquiétude outre-Manche

La situation du Royaume-Uni inquiète: plus massivement vacciné que la France, le pays affiche un taux d’incidence inférieur à 35, et n’a enregistré aucun décès dû au Covid-19 lundi.

Pourtant, sous la pression du variant « delta » (dit « indien »), l’épidémie repart à la hausse: en une semaine, le nombre de nouveaux cas s’est envolé de 50 % au niveau national, avec des hausses bien plus fortes par endroits. Le variant delta représente désormais plus de 75 % des nouvelles contaminations.

Conséquence attendue: de nombreux scientifiques appellent le gouvernement à reporter la dernière échéance du déconfinement, prévue le 21 juin.

Source EST REPUBLICAIN.

Lunettes : Les opticiens boudent-ils le 100 % santé ?…

ARGENT Mis en place le 1er janvier 2020, ce dispositif permet de se procurer certaines montures et verres sans reste à charge.

Lunettes : Les opticiens boudent-ils le 100 % santé ?

 

Mis en place le 1er janvier 2020, le dispositif permet de se procurer certaines montures et verres sans reste à charge. Pourtant, selon une récente étude de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) révélée par Le Parisien, 60 % des opticiens ne présentent pas l’offre 100 % santé à leurs clients.

Lors de son investigation, qui s’est déroulée dans 322 magasins situés dans toute la France, la DGCCRF a remarqué que de nombreux professionnels ne proposaient pas les montures concernées en vitrine, tandis que d’autres ne présentaient pas de double devis (l’un avec une offre normale et l’autre avec le 100 % santé) à leurs clients, voire dénigraient le procédé.

Les opticiens se défendent

Résultat, seuls 16 % des Français ayant acheté des lunettes ont bénéficié de ce dispositif en 2020. « Ces chiffres ne peuvent qu’interpeller. Si on veut que la réforme marche, c’est en bossant ensemble, avec une offre claire et présentée à tous les Français », a rappelé Olivier Véran, le ministre de la Santé, au quotidien, assurant que l’enquête allait se poursuivre auprès d’autres boutiques.

Face à ces accusations, le Rassemblement des opticiens de France s’est défendu, expliquant que ces chiffres étaient trompeurs. « D’abord, 300 magasins sur 12.000, ce n’est pas l’ensemble de la profession. Dans ces 60 %, il y a des erreurs mineures et majeures. Or, nous n’avons pas le détail. Cette présentation ne reflète pas la réalité des faits », a répondu André Balbi, le président de l’association.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus aux Etats-Unis : Pick-up et fusils de chasse à gagner pour la fête des pères vaccinés…!

INCITATION Les autorités espèrent bien relancer la vaccination en Virginie Occidentale.

Coronavirus aux Etats-Unis : Pick-up et fusils de chasse à gagner pour la fête des pères vaccinés

 

Un pick-up, un permis de chasse ou un fusil. Pour la fête des pères le 20 juin, l’Etat américain de Virginie Occidentale lance une loterie​ pour les personnes vaccinées afin de donner un coup d’accélérateur à la campagne d’immunisation.

Après un bon démarrage, la campagne de vaccination stagne dans cet Etat rural au cœur de la chaîne montagneuse des Appalaches dans l’est des Etats-Unis, où seulement 41 % de la population est entièrement vaccinée. Pour attirer les habitants encore hésitants, les autorités ont décidé de lancer une loterie chaque semaine du 20 juin au 4 août avec des lots pour les résidents qui ont reçu au moins une dose de vaccin, a annoncé ce mardi le gouverneur républicain Jim Justice.

Inciter les plus jeunes aussi

Parmi les lots à gagner le 20 juin, puis chaque mercredi, figurent notamment deux pick-up, cinq permis de pêche et de chasse valables à vie, dix fusils de chasse, et 25 séjours week-end dans les parcs naturels de l’Etat. Il y aura également une cagnotte d’un million de dollars et, pour les 12-25 ans, deux bourses complètes de quatre ans dans une université de l’Etat, un lot précieux dans un pays où l’éducation supérieure coûte cher.

« Nous avons encore une part importante de notre Etat qui n’a pas choisi de se faire vacciner », a expliqué le directeur de la Santé de l’Université de Virginie occidentale, Clay Marsh. L’Etat avait déjà innové ces derniers mois en offrant aux 16-35 ans, une catégorie d’âge plus réticente à la vaccination, des bons d’épargne de 100 dollars ou des chèques-cadeaux du même montant, s’ils se faisaient vacciner.

Lancées par l’Ohio, les loteries avec plusieurs millions de dollars à la clé se multiplient aux Etats-Unis pour relancer la campagne de vaccination contre le Covid-19, en baisse de régime depuis plusieurs semaines. D’autres Etats attirent également les réticents en offrant des bières, des pizzas ou des billets pour des événements sportifs, sans compter les initiatives privées. Le président Joe Biden veut atteindre le seuil de 70 % des adultes ayant reçu au moins une première dose d’ici le 4 juillet. Le cap des 50 % a été franchi le 25 mai.

Source 20 MINUTES.

Alimentation : Manger bio, mais quel bio ? « 60 Millions de Consommateurs » nous éclaire…

Le nouveau Hors-série de « 60 Millions de Consommateurs » fait un tour d’horizon sur ce qu’il faut savoir quand on veut manger bio.

Alimentation : Manger bio, mais quel bio ? « 60 Millions de Consommateurs » nous éclaire

 

  • Le magazine de l’Institut national de la consommation, 60 Millions de Consommateurs, s’intéresse depuis longtemps au bio.
  • Son hors-série, qui sort ce jeudi, fait un tour d’horizon sur ce que l’on sait aujourd’hui sur l’alimentation bio, ses bienfaits… et ses déceptions.
  • Le magazine a, comme à son habitude, comparé une centaine de produits en version conventionnelle et en version bio pour voir si cela vaut vraiment de coup de choisir le tout bio, et quelle marque.

Les aliments bio, neuf Français sur dix en raffolent. Environ 73 % en consomment ainsi chaque mois, et 13 % tous les jours. Ce qui n’a pas échappé aux marques. Floraison de commerces spécialisés, émergence de rayons dédiés, les marques de distributeurs qui affichent le logo AB en gros… Aucun doute, le bio s’est imposé en France et va continuer à croître.

Mais est-ce que bio veut forcément dire écolo ? Et bon pour la santé ? Le dernier numéro du magazine 60 Millions de Consommateurs, qui sort ce jeudi, offre une plongée dans le monde du bio, ses obligations et ses limites. Et 20 Minutes vous livre les quatre infos à retenir avant de remplir votre panier.

Un problème de définition

Est-ce que ça vaut le coup (et le coût) de dépenser plus pour manger bio ? Le dossier de 60 Millions commence par une mise au point sur la définition. Il existe en France deux repères (parmi d’autres) : le label français AB et l’Eurofeuille, côté Europe donc. Or, les deux logos représentent les mêmes obligations.

Que l’on résume souvent ainsi : interdiction d’utiliser des pesticides de synthèse et des OGM. Et pour les produits transformés ? Ils ne peuvent contenir que 5 % d’ingrédients non bio (hors eau et sel ajoutés), et la liste des additifs alimentaires est réduite de 300 en conventionnel à 54 en bio. Mais les obligations vont au-delà des pesticides. « L’utilisation des jachères, la saisonnalité des produits est respectée, explique Sophie Coisne, coordinatrice éditoriale des hors-séries de 60 Millions de Consommateurs. Au niveau de l’élevage, il y a un certain nombre de mètres carrés dévolus à l’animal, certaines mutilations ne peuvent être pratiquées. »

Meilleur pour la santé, vraiment ?

On le sait, il est recommandé de manger des légumes et des fruits. Mais si vos salades, carottes, pommes et cerises sont riches en vitamines… et en pesticides, cela risque de poser problème. « Dans son rapport de 2018, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) confirme un taux moyen de contamination de 14 % pour les denrées bio, contre 47 % pour les conventionnelles, pointe le magazine. Quant au dépassement de la limite maximale de résidus (LMR), fixée par la réglementation européenne, il est observé pour seulement 0,2 % des produits bio, contre 2,8 % des conventionnels. »

Le problème, c’est qu’en regardant de près, la différence entre bio et conventionnel n’est pas toujours évidente. « D’une manière générale, les produits bruts bio ne contiennent pas de pesticides, tranche Sophie Coisne. Ce qui est moins facile, c’est sur les produits transformés. Là, on se rend compte, surtout sur les produits salés, que le match nutritionnel est parfois perdu par le bio. » Avec des soupes qui contiennent moins de légumes, des lasagnes moins de sauce tomate…

Mais quel est l’effet réel pour la santé d’une alimentation bio ? Le débat est vif entre spécialistes. Des études prospectives, c’est-à-dire via le suivi de cohortes de personnes qui mangent plus ou moins de bio, laissent à penser que c’est un atout. « Poids plus stable, moins d’obésité, moindre risque de certains cancers : un faisceau de résultats tend à associer alimentation bio et meilleure santé », conclut le magazine. « Mais ça reste à creuser, nuance Sophie Coisne. Les études sont relativement récentes et rares. Et difficiles à analyser. Les consommateurs de bio ont un profil particulier : ils fument moins, boivent moins… »

Bio, oui, mais écolo ?

Et côté empreinte carbone ? Environ 18 % des produits bio arrivent de nos voisins européens, et 15 % sont estampillés hors Europe. Si les produits originaires de l’UE (et certains d’ailleurs) ne sont pas « moins bio » (ils sont soumis à la même réglementation européenne), il est probable que vos oranges ou pommes bio aient pris l’avion depuis l’Andalousie. Les œufs, le lait, les yaourts et la volaille bio sont en revanche 100 % d’origine française, nous dévoile le dossier.

Autre question : les serres chauffés, très énergivores. Depuis 2019, il est interdit en France de vendre comme bio des productions issues de serres chauffées entre le 21 décembre et le 30 avril. Dans les faits, il y a une tolérance. « Mais la réglementation évolue, assure Sophie Coisne. Un nouveau règlement européen est prévu pour janvier 2022, avec une prise en compte de l’impact climatique et environnemental pour la première fois dans la notion de bio. » Donc du transport ?

Est-ce vraiment mieux d’acheter dans des enseignes spécialisées ?

Environ 55 % des produits bio sont achetés dans la grande distribution. « Mais il faut battre en brèche la conviction que ce serait un bio au rabais », nuance celle qui a coordonné ce numéro. Certes, la grande distribution affiche des prix entre 15 et 20 % moins élevés que les marques des enseignes spécialisées. Mais elle respecte les mêmes normes. « En revanche, elle joue sur les points annexes que les amateurs de bio apprécient : l’origine, la saisonnalité des produits, la juste rémunération des producteurs, précise Sophie Coisne. Ou sur le nombre d’additifs, plus importants que dans les enseignes spécialisées. »

Ce qui fait vraiment la différence entre grande distribution et circuit spécialisé, c’est donc plutôt le côté écolo et équitable. Biocoop va ainsi vendre uniquement des produits de saison et avec une juste rémunération des producteurs. « Les circuits spécialisés voient le rouleau compresseur de la grande distribution d’un mauvais œil, mais cela a augmenté l’afflux des clients vers le bio, donc chez eux », avance Sophie Coisne. Qui souligne que pour le moment, les grandes chaînes qui ont ouvert des magasins spécialisés, comme Auchan bio ou Carrefour bio, n’ont pas réussi à attirer le chaland.

Source 20 MINUTES.

Handicap invisible – Yann Saillour, policier de la BAC blessé en 2015 : « Une carrière, ça peut vite se terminer au cimetière »…

Deux semaines après le meurtre du brigadier Masson à Avignon, des milliers de policiers ont manifesté pour réclamer plus de sévérité contre « les agresseurs de forces de l’ordre ». Yann Saillour, policier lui aussi blessé sur le terrain, espère un durcissement des lois en cas de récidive.

Entretien.

Yann Saillour sensibilise les fonctionnaires de police aux dangers sur la voie publique au travers de son histoire

 

Cette mobilisation, lancée à l’appel des principaux syndicats de policier, a été déclenchée par la mort, coup sur coup, de deux agents ces dernières semaines. La première victime, Stéphanie Montfermé, a été poignardée dans les Yvelines le 23 avril. La seconde, c’est Eric Masson, tué à Avignon le 5 mai dernier, de deux balles tirées à bout portant.

Le dernier grand rassemblement pour réclamer un durcissement des lois qui punissent les « tueurs de flics », c’était en octobre 2015. Des milliers de policiers avaient alors manifesté sous les fenêtres du ministère de la Justice alors que l’un de leurs collègues, Yann Saillour, était plongé dans le coma. Il y restera plus de trois semaines. Six ans après, le brigadier devenu officier attend beaucoup de la mobilisation pour que les députés durcissent les textes de loi actuels contre les multirécidivistes et plus largement contre tous ceux qui n’ont plus peur de l’uniforme de la police ou de la gendarmerie.

Policier de la brigade anticriminalité de Saint-Denis (93), Yann Saillour a eu le malheur, en 2015, de se retrouver face à un braqueur multirécidiviste qui avait pris la fuite alors qu’il était en permission. Le tireur avait fait feu à trois reprises. La première balle s’était introduite dans le canon du propre revolver du policier. Une balle lui avait traversé la mâchoire, l’autre s’était logée dans sa tête. Les gestes de premier secours de ses collègues, et l’intervention des chirurgiens, lui avaient sauvé la vie. Le braqueur avait été abattu par les collègues de Yann Saillour, qui avaient répliqué aux tirs.

Yann Saillour s’en est donc sorti, mais à quel prix… Les mots pour décrire son enfer sortent désormais de sa bouche meurtrie avec fluidité. Mais cette facilité n’est qu’apparente. « C’est un handicap invisible« , confie Yann Saillour : le moindre stress déclenche des céphalées et des troubles cognitifs, à cause notamment de « cette maudite balle » logée dans un recoin de son cerveau. Un combat de tous les jours près de six ans après les faits, qu’il a confié à France Inter.

FRANCE INTER : Il y a deux ans lors d’une interview (accordée à nos confrères du Parisien), vous luttiez encore pour retrouver l’intégralité de vos facultés. En vous entendant parler normalement, on a l’impression que ça va beaucoup mieux…

YANN SAILLOUR : « Ce n’est pas tout à fait ça. En fin de compte, je souffre d’un handicap qualifié ‘d’invisible’. Tout va bien, mais quand on commence à creuser, il y a pas mal de déchets. J’ai beaucoup récupéré, il faut le reconnaître, mais j’ai encore beaucoup de troubles cognitifs : plus de trois informations simultanées et je me perds… Non, non, rien n’est comme avant. J’ai régulièrement des oublis et des migraines. En fonction du niveau d’anxiété, lié au stress de la vie courante, des soucis, tout de suite il y a des céphalées qui surgissent. »

Combien de temps il vous a fallu pour pousser à nouveau la porte d’un commissariat ?

« Il y a eu huit mois d’abord aux Invalides, et plus d’un an dans un hôpital de jour dans la banlieue de Caen. Deux ans au total de rééducation. J’ai repris le service en septembre 2017. »

Vous avez réussi à reprendre le travail, mais plus au sein d’une brigade anticriminalité.

« Non, ça c’est terminé, je ne peux plus mettre un pied dehors, sur la voie publique en fait. C’est impossible. Un truc tout bête : le fait de traverser la rue, pour moi c’est déjà compliqué. Alors me retrouver sur la voie publique, être armé et courir après des voyous… Ça c’est du passé. »

Ce qui s’est passé à Avignon récemment a dû vous secouer à nouveau…

« Ça fait remonter effectivement de mauvais souvenirs. Je sais qu’Eric avait mon âge, 36 ans, au moment des faits, donc je m’identifie pas mal à ce collègue décédé. Ça fait ressortir des choses, une grande tristesse, la douleur de la famille, je pense à ses deux filles. À l’époque j’avais déjà ma fille, la mienne avait six ans. Et je sais que les siennes grandiront sans leur papa.

Nous, c’est simple. Nous étions 13 fonctionnaires de police face à deux hommes qui venaient de faire un vol à main armée. On est 13 policiers, tous l’arme au poing. On va pour interpeller deux individus suspects qui se trouvent dans leur véhicule et l’un des deux sort et fait feu à trois reprises. Là, dans tous les cas, en tirant, il savait qu’il allait y avoir une riposte en face et qu’il allait être abattu. »

Et vous faites depuis de la formation pour les jeunes policiers en école à travers le pays… Vous avez créé un kit de prévention des risques en intervention.

« Oui, c’est une mallette pédagogique. Elle est incluse dans la formation des jeunes gardiens de la paix. Je sensibilise les fonctionnaires de police aux dangers sur la voie publique au travers de mon histoire et de mon parcours post-traumatique. Le but, c’est de provoquer un électrochoc en leur disant qu’on part à trois dans un véhicule et on revient à trois… De surtout garder le contrôle de leur intervention, de ne pas perdre pied. J’évoque aussi le stress en intervention. Je fais ça avec un collègue formateur sur la sécurité en intervention, justement. Il intervient sur la protection balistique, l’armement etc., tout ce qui n’est pas de mon domaine. »

Qu’est-ce que vous auriez envie de dire à vos jeunes collègues ?

« Qu’ils prennent soin d’eux. Une carrière, c’est long et ça peut vite s’arrêter. Ça peut vite se terminer au cimetière. »

La dernière fois que des milliers de policiers se sont rassemblés comme ce mercredi devant l’Assemblée Nationale, c’était après ce qui vous est arrivé.

« Oui, j’étais plongé dans le coma. C’était le 14 octobre 2015. J’ai été surpris a posteriori par l’ampleur du rassemblement mais j’ai compris ensuite que c’était par rapport à mon agresseur, à son profil violent, au fait qu’il se soit échappé lors de sa permission d’un jour, non surveillée et non accompagnée, pour un rendez-vous d’insertion en mairie (Wilston Blam avait pu en bénéficier parce qu’il avait  purgé plus d’un tiers de sa peine, ndlr) ».

Six ans plus tard, nouveau rassemblement contre le traitement judiciaire actuel des multirécidivistes, nouvelle colère.

« Oui, je sais que je n’étais pas le premier. Là, la preuve en est qu’on voit des collègues tomber à nouveau. Aujourd’hui, on le voit bien, un contrôle va vite déraper. Les contrôles, le nombre de refus d’obtempérer, maintenant on n’hésite pas à écraser un policier ou un gendarme. L’uniforme ne fait plus peur. Me concernant, si l’individu qui m’avait tiré dessus était resté en prison, eh bien ça ne serait jamais arrivé. Je ne serais pas handicapé maintenant. »

Vous vous êtes battu ces dernières années pour une indemnisation équivalente aux autres citoyens. Vous en êtes où ?

« Oui, je suis défendu par un cabinet d’avocats qui s’occupe essentiellement de préjudices corporels au vu de mon handicap. En fait, six ans après les faits,  je n’ai toujours pas été indemnisé par le fond de garantie, au prétexte jusque-là que je bénéficiais de la protection fonctionnelle. Le problème, c’est que la protection fonctionnelle pour les policiers est au final deux à trois fois inférieure à ce que permet la commission d’indemnisation des victimes d’infraction. On avait dû monter à Paris (en 2018) avec des délégués syndicaux et mon père, qui est un ancien officier de police, pour dénoncer ce traitement. Mais ça y est avec la loi de janvier 2019, les policiers peuvent enfin en bénéficier comme tout citoyen. Normalement ça devrait se débloquer pour moi vers le mois d’octobre cette année. »

Source FRANCE INTER.

Pentecôte : que reste-t-il de la fameuse « journée de la solidarité » ?…

Depuis 2004, le lundi de Pentecôte est synonyme de journée de solidarité.

Une mesure entrée en vigueur un an après la canicule, qui avait coûté la vie à plus de 19.000 personnes et attiré l’attention sur la nécessité de mieux gérer la question de la dépendance en France.

La journée de solidarité rapporte 3 milliards d'euros pour aider les personnes âgées dépendantes

 

Même si dans les faits, cette journée reste fériée pour de nombreux salariés, elle reste une source de financement de la dépendance. Elle peut certes prendre la forme d’un lundi de Pentecôte travaillé, mais aussi et plus souvent de quelques heures en plus pendant l’année, voire d’une RTT annulée.

Initiée par une loi de juin 2004 votée par la majorité de Jean-Pierre Raffarin, cette participation solidaire était une réponse à la canicule de l’été 2003, qui avait fait plus de 19..000 morts en France. En 2008, la journée de solidarité est devenue indépendante du lundi de Pentecôte, ouvrant la voie à des aménagements plus confortables pour les salariés et les entreprises.

Environ 3 milliards d’euros récoltés chaque année

Cette journée de solidarité rapporte chaque année environ 3 milliards d’euros aux comptes sociaux. Une somme issue des contributions versées par les employeurs, en échange de cette journée de travail supplémentaire, quand il n’en font pas cadeau aux salariés, soit 0,3% de leur masse salariale.

Les retraités sont également mis à contribution, avec une ponction de 0,3% sur leur pension.

Une partie des sommes (quasiment 1 milliard d’euros) est reversée aux départements, qui financent notamment l’Allocation personnalisée d’autonomie, ou encore la Prestation de compensation du handicap… Un autre milliard est fléché vers les établissements et services médico-sociaux destinés aux personnes âgées.

Source FRANCE INTER.