10 choses à savoir avant de prendre de la cortisone !

Couramment prescrite pour ses propriétés anti-inflammatoires, la cortisone suscite encore beaucoup de questions.

Quels sont ses effets secondaires chez l’enfant et l’adulte?

Faut-il manger sans sel ?

Quel est le meilleur moment pour prendre le traitement corticoïde ?

On fait le point avec une spécialiste.

10 choses à savoir avant de prendre de la cortisone

nti-inflammatoire, la cortisone est généralement prescrite pour soulager des douleurs articulaires, soigner un problème ORL ou une bronchite chronique.


Il vaut mieux prendre son traitement corticoïde le matin

La cortisone est une version synthétique du cortisol, une hormone issue des glandes surrénales dont le rôle est, entre autres, de libérer l’énergie dans l’organisme. Le pic naturel de cortisol se situe vers 8 heures du matin. « En prenant son traitement en début de journée, on se rapproche de la physiologie humaine », dit le Pr Laurence Fardet, créatrice de cortisone-info.fr, un site d’information grand public indépendant de l’industrie pharmaceutique.


Un régime sans sel n’est pas nécessaire

« Aucune étude ne démontre la nécessité d’un régime sans sel. Lors d’un traitement par corticoïdes, il y a très peu de rétention hydro-sodée », assure le Pr Fardet qui conseille des apports “raisonnables” en sel, aux alentours de 6 grammes par jour.


La cortisone fait gonfler, mais c’est réversible

Au-delà de trois mois de traitement, les deux tiers des patients observent certaines modifications morphologiques. « Le tissu adipeux des jambes et des bras tend à se réduire, tandis que celui des seins, du ventre et du visage augmente », observe le Pr Fardet. De fait, la cortisone modifie la distribution des graisses dans l’organisme, en particulier chez les femmes et les personnes en surpoids. Tout va rentrer dans l’ordre à l’arrêt du traitement.


Il y a des effets sur l’humeur

En début de traitement, certains peuvent devenir irritables ou dépressifs, d’autres versent plutôt dans l’euphorie. Ces troubles de l’humeur sont fréquents puisqu’un patient sur deux est concerné. « Dans 5 à 10 % des cas, ces troubles peuvent être graves » indique le Pr Fardet qui conseille de vite consulter son médecin afin qu’il diminue, si possible, la dose de médicament.


Mieux vaut limiter le sucre

La cortisone modifie le taux de glucose dans le sang, au point qu’un traitement supérieur à trois mois double le risque de diabète. Les personnes en surpoids sont les plus exposées. « Il faut éviter de trop manger et faire attention aux sucres rapides comme le pain blanc, les pâtes, le riz ou les gâteaux », conseille le Pr Fardet.


Elle fragilise os et tendons

Prendre un corticoïde pendant plus de trois mois augmente le risque de fracture et d’ostéoporose. Premier conseil : pratiquer une activité physique en évitant de solliciter les tendons car eux aussi sont fragilisés par la corticothérapie, à plus forte raison si le traitement est associé à des antibiotiques de la famille des fluoroquinolones. Il est aussi conseillé de consommer deux à trois laitages par jour pour leur apport en calcium.


Chez l’enfant, la cortisone ralentit la croissance

C’est vrai mais cet effet indésirable n’est associé qu’aux traitements prolongés et reçus par voie systémique (pas en crème ou en spray). « 15 jours de cortisone pour un asthme ne pose aucun problème », dit le Pr Fardet. « Nous faisons très attention avec la cortisone chez les enfants et, lorsqu’elle est prescrite, c’est pour de bonnes raisons. Il ne faut pas interrompre le traitement sans avis médical », souligne-t-elle.


Il faut être attentif au risque d’infection

La cortisone agit comme anti-inflammatoire et immunosuppresseur. Elle est d’ailleurs prescrite dans certaines maladies auto-immunes pour calmer les emballements des cellules immunitaires. Le Pr Fardet conseille aux patients sous cortisone de consulter au moindre symptôme (fièvre, douleur…) et de se faire vacciner contre la grippe et le pneumocoque, des infections potentiellement graves chez ces patients.


Cortisone et stérilet : prudence

Un des effets contraceptifs du stérilet au cuivre est dû à la légère inflammation qu’il provoque au niveau de l’utérus. La cortisone étant un anti-inflammatoire, il est légitime de s’interroger sur le risque de grossesse. « A priori, il n’y a pas de risque que leur contraception par stérilet soit moins efficace, avertit le Pr Fardet. Mais si certaines préfèrent changer de contraception, je ne leur déconseille pas. »


Il faut l’arrêter très progressivement

Au-delà d’un mois de traitement, il est recommandé de diminuer les doses par palier, avant de stopper, pour permettre aux glandes surrénales, qui ont réduit leur activité, de prendre le relais. À l’arrêt du traitement, elles ont parfois du mal à “redémarrer”. Le risque pour le patient est de se retrouver en insuffisance surrénalienne, un état qui peut mettre sa vie en danger. D’où la recommandation de ne jamais arrêter brutalement une corticothérapie.

A noter : Les dermocorticoïdes, des crèmes à base de cortisone à appliquer sur la peau par exemple en cas d’eczéma, ont moins d’effets indésirables que les traitements oraux.

Source Santé Magazine.

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