Rennes. Face au handicap, elles font le premier pas…

Dans leur tour de France à la rencontre des entreprises qui placent le handicap au cœur de leur modèle, Lea et Laure, deux étudiantes, ont fait une escale au Coffee-shop Joyeux, rue Vasselot.

Rennes. Face au handicap, elles font le premier pas

Leur caméra au bout des doigts et leur micro en bandoulière, Laure d’Harcourt et Lea Hardouin, deux étudiantes parisiennes écument les routes de France à la rencontre des entreprises qui placent le handicap au cœur de leur modèle et en font une force ; de ces start-up qui innovent pour répondre aux besoins des personnes en situation de handicap et de ces entrepreneurs, eux-mêmes handicapés…

Croisées au Coffee-shop Joyeux, rue Vasselot, les jeunes femmes interrogent Cécile, une salariée de ce café un peu particulier : « On aimait l’idée du Café Joyeux, un café ordinaire, au cœur de la ville, et qui sait valoriser les compétences de ses salariés en situation de handicap et notamment leur joie de vivre. »

« Un enjeu du futur »

Lea et Laure sont partis de Paris en janvier pour six mois d’un tour de France, avec des détours par l’Angleterre, l’Allemagne, l’Équateur et la Colombie. Un projet né il y a quelques années : « On s’est rencontré dans une association en lien avec le handicap. Et on s’est dit que ce serait un enjeu du futur. Il touche aujourd’hui un Français sur six. » Ensemble elles cherchent des financements, « on a organisé des concerts, des collectes… » Les étudiantes trouvent un soutien avec l’Institut de France, la ville de Rueil-Malmaison (92), et un financement participatif. Cette aventure, Lea et Laure l’ont appelée Premier pas. Celui qu’elles font pour aller vers l’autre.

Et elles en ont croisé des belles initiatives comme cette entreprise de communication pour les personnes sourdes à Paris ou cette librairie nantaise : « La libraire est malvoyante. Et elle en a fait une force dans son métier », raconte Laure. « On aime quand ces entrepreneurs réussissent à allier des oxymores », sourit Lea.

De leurs rencontres, les jeunes femmes tirent des vidéos et articles qu’elles publient sur leur site. « On veut sensibiliser les gens au handicap. Nous interviendrons aussi dans des lycées en avril. Puis nous organiserons des soirées thématiques où nous ferons témoigner les entrepreneurs croisés sur notre chemin. »

« On apprend plus de tolérance »

Mais qu’est-ce qu’elles y gagnent ? « Ça complète nos stages, et on développe des compétences différentes comme la persévérance, l’efficacité… On a l’impression de faire fonctionner une mini-boîte. Et à voir tous ces entrepreneurs, on est convaincu que l’on peut entreprendre avec du sens. »

Une expérience si forte, ça change aussi le regard. « On apprend plus de tolérance », reconnaît Laure. « Et ça nourrit une réflexion sur la fragilité dans la société, ajoute Lea. Aujourd’hui, soit on l’exclut, soit on la met au centre. Mais la question qu’on devrait se poser, c’est qu’est-ce qu’elle peut nous apporter ? »Plus d’infos sur www.projetpremierpas.com

Source OUEST FRANCE.

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