Enquête Santé : la France est-elle confrontée à une « épidémie » de cancers ?…

Le nombre de cancers explose.

Est-ce une épidémie grave ou cela s’explique-t-il principalement par le vieillissement de la population ?

Deux visions scientifiques s’opposent.

Une nouvelle machine permet de mieux prévenir les cancers de la prostate, au CHU de Caen (Calvados).

 

« Je ressentais comme une énorme boule au milieu de l’estomac. Je n’arrivais plus à m’alimenter. » Aziz est tombé à 48 kg, contre 65 en temps normal. En mai 2020, on lui diagnostique un cancer : lymphome gastrique.

L’homme de 48 ans est conscient d’avoir échappé de peu à la mort. Il est en rémission depuis décembre 2021, mais il conserve des séquelles importantes et doit suivre « un régime drastique ».

Comme Aziz, 3,8 millions de personnes ont ou ont eu un cancer, aujourd’hui en France. Le nombre de cas augmente de façon spectaculaire. Selon les statistiques officielles de Santé publique France (SPF) et de l’Institut national du cancer (Inca), « le nombre de nouveaux cas a augmenté de 65 % chez l’homme entre 1990 et 2018 ». Chez la femme, il a quasiment doublé sur la même période (93 %).

Pour les institutions publiques, ce constat grave n’est pas inquiétant, puisque ces données résultent majoritairement de l’augmentation de la population, de son vieillissement et d’une détection plus efficace.

Les spécialistes anticipent même une diminution du nombre de cancers dans les années à venir. « Nous avons les moyens dans notre pays, d’espérer dans les dix ans qui viennent, un tournant significatif pour vaincre les cancers », avance le docteur Jean-Baptiste Méric, oncologue et directeur du pôle santé publique et soins de l’Inca.

Pour d’autres scientifiques, au contraire, la situation épidémique est avérée depuis les années 1950. La faute à quoi ? À une poly-exposition constante à des cancérogènes. « [Les cancers] figurent parmi les pathologies pouvant être liées à l’environnement », selon un rapport conjoint de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Afsset) datant de 2008.

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Ces cancers évitables

À la lecture de ces chiffres, Florian Clatot, oncologue au centre de lutte contre le cancer Henri-Becquerel à Rouen (Seine-Maritime), se dit « vraiment étonné ». Le professeur concède n’avoir « pas perçu que c’était aussi important ». Pourtant, ce spécialiste se refuse à parler d’épidémie : « Que s’est-il passé entre 1990 et 2018 ? Il y a une augmentation du nombre de patients, notamment des femmes qui fument davantage, nés durant le baby-boom et qui atteignent l’âge à risque. La plupart des cancers surviennent après 40 ans. Si vous augmentez fortement la population de plus de 40 ans, vous allez mécaniquement augmenter le nombre de cancers. Donc la première cause est là. »

Le docteur Jean-Baptiste Méric, oncologue à l’Inca, se dit aussi « gêné » par l’utilisation du terme « épidémie », « en ce sens qu’il peut donner l’impression d’une fatalité, or pour un nombre considérable de cancers, chacun à son niveau peut agir pour limiter son risque. Nous pouvons vaincre les cancers en modifiant certains comportements et habitudes de vie ».

L’oncologue rappelle que « 40 % des cancers seraient évitables si nos concitoyens ne fumaient pas, buvaient moins d’alcool, avaient une alimentation équilibrée et variée et une activité physique plus régulière ».

« Cette épidémie existe »

Cependant, pour certains chercheurs, contrairement à l’interprétation faite par les autorités de santé, la France est bien confrontée à une « épidémie de cancers ». « Je ne sais pas comment qualifier autrement une maladie qui, en augmentation constante, est devenue totalement ordinaire dans la population », assume Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche honoraire à l’Inserm et sociologue.

Cette spécialiste de la santé environnementale rappelle que le nombre de cancers par an est passé de 150 000 à près de 400 000, entre 1985 et 2019. De même pour le docteur Jean-François Corty, ancien directeur des opérations chez Médecins du monde, il ne fait aucun doute que « cette épidémie existe » : « Dans la définition d’épidémie par le Larousse, il y a le fait qu’il s’agisse d’un ‘‘phénomène pernicieux, nuisible qui atteint un grand nombre d’individus’’. On est dans cette configuration. »

Le nombre croissant de cancers pédiatriques est, pour le docteur Corty, signataire d’une tribune sur ce sujet dans Le Monde, un « révélateur » de cette épidémie. « Il y a 2 500 cas par an, environ 200 décès chaque année et ces chiffres sont certainement sous-estimés », selon Jean-François Corty. Les statistiques de la Caisse nationale de l’Assurance maladie ont révélé une augmentation de 18 % du nombre de cancers pédiatriques, entre 2003 et 2019.

« Un phénomène très lié à l’industrialisation »

Puisque les facteurs invoqués classiquement, la consommation d’alcool ou le tabagisme, ne fonctionnent pas dans le cas des enfants malades, pour ces scientifiques, il faut aller chercher les clés de compréhension du côté de l’environnement des malades. « Au moins 90 % des cancers pédiatriques sont liés à des causes environnementales. Les enfants n’ont pas à être malades du cancer, ce n’est pas normal », insiste Jean-François Corty.

Sur ce sujet, les chiffres font polémique. Pour le docteur Jean-Baptiste Méric, de l’Institut national du cancer, « lorsqu’on analyse bien les chiffres, il n’y a pas d’épidémie du cancer de l’enfant. Ceux-ci sont plutôt stables. Ces chiffres viennent d’une interprétation un peu biaisée de ceux de l’Assurance maladie. Les données des registres sont beaucoup plus fiables ».

Outre les chiffres de l’Assurance maladie, Annie Thébaud-Mony estime que l’augmentation régulière du nombre de cancers chez l’enfant « est probablement à peu près similaire à celle de la Grande-Bretagne, où ils ont des registres, et où on sait que la mortalité infantile par cancer a augmenté de 1 % par an depuis une vingtaine d’années ».

Pour Annie Thébaud-Mony, il ne fait guère de doute qu’il s’agit d’un « phénomène très lié à l’industrialisation ». La sociologue rappelle que les premiers cas de cancers sont apparus dans le secteur minier aux 18e et 19e siècles, « mais la véritable épidémie a commencé dans les années 1920-1930 », avec une « accélération impressionnante après la Seconde Guerre mondiale ».

Cette accélération « est concomitante de l’essor des industries chimiques et pétrochimiques qui introduisent dans la production – et dans l’environnement – des millions de molécules et mélanges de substances dont la toxicité est pour une large part méconnue. S’y ajoutent les industries métallurgique, minière et nucléaire, dont certains risques toxiques sont identifiés de longue date, ainsi que l’essor de l’agriculture chimique », écrit le Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle dans le Vaucluse (Giscop 84), dans la revue internationale Anthropologie et santé, en 2021.

« J’ai été empoisonné » aux pesticides

Les premiers résultats des travaux du Giscop 84 et de celui de Seine-Saint-Denis (Giscop 93) tendent à démontrer ce lien entre la maladie et l’exposition à des cancérogènes. Depuis 2000, l’équipe scientifique de Seine-Saint-Denis mène une enquête permanente auprès de plus de 1 200 patients atteints de cancers respiratoires et urinaires.

Ainsi, en Seine-Saint-Denis, « plus de 85 % des patients (en majorité ouvriers ou employés) ont subi une ou des expositions de très longue durée (plusieurs décennies) à un ou plusieurs cancérogènes », indiquent ces scientifiques.

Dans le Vaucluse, des médecins hospitaliers, généralistes et du travail, des sociologues et des géographes suivent, depuis 2017, des patients atteints de cancers hématologiques pris en charge par le service d’onco-hématologie du centre hospitalier d’Avignon. Et là aussi, la tendance est la même qu’en Seine-Saint-Denis : « 71 % des patients ont été poly-exposés à trois cancérogènes ou plus au cours de leur carrière, et ce, souvent sur des durées longues et avec des intensités moyennes ou fortes ». De même, comme le confirme le médecin parisien Jean-François Corty, « il y a de plus en plus de données objectives qui font le lien entre cancers et pesticides ».

Le cancer d’Aziz a été reconnu comme maladie professionnelle en novembre 2020, soit six mois après la pose du diagnostic. « C’est évident que c’est lié à mon travail. » L’homme a été 17 ans maçon et a respiré tout un tas de produits chimiques, comme les enduits de façade et les adjuvants pour le ciment.

Mais cet habitant de Bagnols-sur-Cèze (Gard), a surtout été tractoriste viticole. C’est lui qui assurait la pulvérisation des pesticides de mars à juillet. « Ça m’a empoisonné et ça a empoisonné l’environnement. »

Si le lien est aujourd’hui « évident », il ne l’était pas au début. « Au début, les médecins cherchaient plutôt du côté de l’hecilobacter pylori, une bactérie qui infecte l’estomac. Et je n’aurais jamais fait le lien si le Giscop n’était pas venu me voir », reconnaît l’ancien ouvrier agricole.

Le professeur Florian Clatot du centre Becquerel, confirme que « l’hypothèse numéro un pour expliquer l’augmentation des lymphomes est celle des pesticides ».

En décembre 2021, le lien entre les cancers de la prostate et l’exposition au chlordécone, un pesticide largement utilisé aux Antilles, a été reconnu par l’État. Dans ce scandale de l’empoisonnement au chlordécone, les juges d’instruction du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris ont prononcé le 25 mars 2022, la fin des investigations sans mise en cause. En Guadeloupe et en Martinique, les habitants présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.

Les travaux des Giscop « sont évidemment intéressants », juge le docteur Méric, oncologue de l’Inca, « mais de là à les généraliser il y a un pas qu’on ne peut pas franchir ».

La question des poly-expositions est un des domaines les plus innovants de la recherche, mais on ne peut pas lui faire dire ce qu’il n’a pas trouvé. Ça ne doit pas nous décourager de lutter contre les facteurs de risques évitables du cancer. Vouloir mettre la responsabilité sur la pollution environnementale ou sur l’exposition professionnelle, c’est possiblement détourner nos concitoyens des messages importants : le tabac, c’est 20 % des cancers ; l’alcool, 8 % et l’alimentation déséquilibrée et le manque d’activité physique, un peu plus de 10 %. L’action sur ces facteurs de risque pourrait conduire à éviter un nombre de cancers extrêmement significatifs.

Docteur Jean-Baptiste Méric, Institut national du cancer.

La pression des lobbies ?

Pour les scientifiques du Giscop d’Avignon, c’est clair, « la France est en pleine épidémie de cancer », « même si les autorités sanitaires résistent à la désigner comme telle ». Mais il s’agit d’une épidémie qui se propage « plus ou moins à bas bruit, parce qu’on n’a pas les outils pour bien la documenter », selon l’ancien cadre de Médecins du monde.

Par exemple, les cancers ne sont recensés que par une vingtaine de registres généraux (voir l’infographie ci-dessous), « qui couvrent 22 % de la population française, sans distinction entre les régions fortement industrialisées et celles qui ne le sont pas », dénonce Annie Thébaud-Mony.

« Les chiffres se font sur la base d’extrapolations à partir des cas de ces quelques départements. Dans ces conditions, c’est difficile d’avoir une vision claire du nombre de cas », peste le docteur Corty, engagé dans la lutte contre les cancers des enfants.

Pour le docteur Jean-François Corty, « il y a une forme de lenteur institutionnelle qui questionne : pourquoi n’est-on pas capable de mieux documenter cette réalité, de faire des enquêtes environnementales qui nous permettent de comprendre l’origine des cancers ? » La sociologue Annie Thébaud-Mony croit comprendre pourquoi « il n’y a pas une volonté politique d’aller sur le terrain des risques industriels » : « Il est évident que le patronat et les lobbies industriels freinent des quatre fers pour toute réglementation sur les produits toxiques ».

Pour le docteur Jean-François Corty, il est clair que « des lobbies industriels ont d’énormes difficultés à assumer le fait que leurs produits sont potentiellement cancérigènes. Ces industriels, produisent un tas de données, pour diluer les connaissances et faire en sorte qu’on s’éloigne des sujets de fond ».

D’ailleurs, les deux Giscop du Vaucluse et de Seine-Saint-Denis ont souvent mis en avant leur « difficulté à obtenir des financements ».

« Les moyens qu’on a pu mettre sur le Covid montrent qu’on peut arriver à des choses extraordinaires en matière de santé publique, analyse le docteur Corty. Il y a un combat autour de cette réalité qui peut-être va créer des tensions entre les enjeux sanitaires et les enjeux économiques, mais il faut le mener parce que c’est inacceptable. »

Source ACTU.FR

Le cancer de la prostate pourrait être lié à des bactéries et cela ouvre la voie à de nouveaux traitements…

Chaque année, environ 12 000 hommes meurent du cancer de la prostate au Royaume-Uni (50 000 nouveaux cas par an en France, pour 8 000 décès, ndlr).

Une récente étude publiée dans la revue European Urology Oncology avance que l’origine de cette maladie pourrait être liée à des bactéries.

Le cancer de la prostate pourrait être lié à des bactéries et cela ouvre la voie à de nouveaux traitements

 

Chaque année, environ 12 000 hommes meurent du cancer de la prostate au Royaume-Uni (50 000 nouveaux cas par an en France, pour 8 000 décès, ndlr). Mais ils sont beaucoup plus nombreux à mourir avec un cancer de la prostate qu’à mourir à cause de ce cancer. Il est donc important de savoir si la maladie va progresser rapidement ou non pour savoir qui traiter.

Notre dernière étude, publiée dans European Urology Oncology, permet de mieux comprendre quels sont les cancers qui vont progresser rapidement et de manière agressive et ceux qui ne le feront pas. Une partie de l’explication à ces différences d’évolution se trouve dans cinq types de bactéries.

C’est une surprise… sans l’être. Depuis quelques années, il a en effet été prouvé que les microorganismes pathogènes (bactéries et virus) peuvent entraîner des cancers. Nous savons, par exemple, que Helicobacter pylori est associé au cancer de l’estomac et que le papillomavirus humain (HPV) peut causer le cancer du col de l’utérus. Il existe également de plus en plus de preuves que la bactérie Fusobacterium nucleatum est associée au cancer colorectal.

Cinq bactéries identifiées

Ici, à la Norwich Medical School, avec nos collègues du Norfolk and Norwich University Hospital, du Quadram Institute et d’autres, nous avons identifié cinq types (genres) de bactéries liés au cancer agressif de la prostate. Il s’agit de Anaerococcus, Peptoniphilus, Porphyromonas, Fenollaria et Fusobacterium. Nous les appelons « ensemble de biomarqueurs de bactéries anaérobies », ou ABBS (anaérobie signifiant qu’elles peuvent se développer en l’absence d’oxygène).

Les genres de bactéries sont eux-mêmes subdivisés en « espèces », comme nous-mêmes sommes du genre Homo et de l’espèce sapiens. Et ici nous avons trouvé quatre espèces bactériennes entièrement nouvelles, dont trois appartiennent aux genres associés au cancer agressif de la prostate (deux de ces nouvelles espèces ont été nommées d’après nos bailleurs de fonds : Porphyromonas bobii, d’après le Bob Champion Cancer Trust et Varibaculum prostatecancerukia, le Prostate Cancer UK).

Pour découvrir si elles avaient un impact particulier, nous avons examiné des échantillons d’urine et de tissu prélevé au niveau de la prostate chez plus de 600 hommes atteints ou non d’un cancer de la prostate. Et nous avons constaté que lorsque l’une de ces cinq bactéries anaérobies était détectée dans les échantillons des patients, elle était associée à une progression plus rapide du cancer vers une forme agressive.

En effet, les hommes qui présentaient une ou plusieurs de ces bactéries étaient presque trois fois plus susceptibles de voir leur cancer de stade précoce évoluer vers une maladie avancée, par rapport à ceux qui ne présentaient aucun de ces microorganismes dans leur urine ou leur prostate.

Nous avons également découvert les mécanismes possibles du lien entre ces bactéries et le cancer, notamment les effets potentiels sur le métabolisme des cellules humaines hôtes.

Vers de meilleurs tests de dépistage

Les tests actuels de dépistage, comme la mesure du taux sanguin de PSA (antigène prostatique spécifique), ne permettent pas de savoir quels cancers seront les plus évolutifs. (Photo : Saiful52 / Shutterstock)

Les tests actuels de dépistage du cancer de la prostate, tels que le test par dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) et la biopsie, ne sont pas toujours en mesure de prédire quels cancers seront dangereux.

Nous espérons qu’une nouvelle approche, qui rechercherait les bactéries de notre groupe ABBS, serait mieux à même de détecter et de dépister un cancer de la prostate potentiellement agressif. Ce nouveau type de test pourrait être similaire à ceux développés pour détecter Helicobacter pylori associé au cancer de l’estomac ou le HPV lié au cancer du col de l’utérus.

Nous y travaillons actuellement. Nous prévoyons de développer des tests fiables et rapides pour détecter les cinq bactéries caractéristiques que nous avons identifiées. Ils pourraient également contribuer à développer de nouvelles options de traitement pour les éliminer des voies urinaires, de la vessie et de la prostate.

Mais cette découverte passionnante n’en est bien sûr qu’à ses débuts. Il reste d’importantes questions à résoudre, telles que : la bactérie est-elle à l’origine du cancer de la prostate ? Si oui, comment ? En outre, pouvons-nous utiliser des options de traitement pour éradiquer la bactérie afin de prévenir le développement d’une maladie agressive ? Nous espérons bientôt avoir des réponses à ces questions.

*Cet article a été écrit par Rachel HURST, chercheuse, Colin COOPER professeur en cancérologie génétique, Jeremy CLARK, chercheur associé. Tous travaillent à l’université d’East Anglia.

Source OUEST FRANCE.

Obésité : elle touche désormais 1 adulte sur 4 en Europe…

Dans un nouveau rapport, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’alarme d’une épidémie de surpoids et d’obésité en Europe.

Ils seraient responsables de plus de 1,2 millions de décès par an.

L'obésité touche aujourd'hui près d'un quart des adultes en Europe.

 

L’obésité et le surpoids continuent de progresser en Europe, à tel point que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’alerte sur « l’épidémie » qui est en train de frapper le continent, dans un nouveau rapport publié ce 3 mai. « Les taux de surcharge pondérale ont atteint des proportions épidémiques dans toute la région et continuent de progression« , déplore la branche européenne de l’organisation dans un communiqué.

Sur le continent européen, près d’un quart des adultes sont considérés comme obèses, soit une prévalence plus élevée que dans toutes les autres régions du monde, sauf les Amériques, selon l’OMS. « L’augmentation de l’indice de masse corporelle est un facteur de risque majeur de maladies non transmissibles, notamment les cancers et les maladies cardiovasculaires« , a déclaré Hans Kluge, directeur de l’OMS Europe. En effet, l’obésité est responsable d’au moins 13 cancers différents et serait susceptible de déclencher au moins 200 000 nouveaux cas par an. Au total, le surpoids et l’obésité seraient à l’origine de plus de 1.2 millions de décès par an, soit 13% des décès dans la région.

Les restrictions dues au Covid-19 ont aggravé l’obésité et le surpoids

Selon les dernières donnée complètes de l’OMS datant de 2016, 59% des adultes et près d’un enfant sur trois (29% des garçons et 27% des filles) étaient en surpoids en Europe. Une envolée de 138% depuis 1975, ou à peine 40% des adultes européens étaient en surpoids.

Mais la pandémie de Covid-19 a sans aucun doute encore un peu plus aggravé la situation. Les multiples restrictions ont « entraîné une augmentation de l’exposition à certains facteurs de risque qui influence la probabilité qu’une personne souffre d’obésité ou de surpoids« , a indiqué Hans Kluge. Des changements néfastes dans les habitudes alimentaires et sportives ont eu lieu, et doivent impérativement être inversés, selon l’OMS.

Pour ce faire et ainsi lutter contre cette épidémie, l’OMS donne plusieurs recommandations : taxer les boissons sucrées, subventionner les aliments bons pour la santé, limiter la commercialisation d’aliments malsains auprès des enfants et encourager une activité physique tout au long de la vie.

Source TOP SANTE.

Les causes des cancers désormais identifiables à la lecture de l’ADN…

Des chercheurs britanniques ont mis en place un outil permettant d’identifier les causes des différents cancers, et ce, rien qu’en lisant dans l’ADN des patients !

Les causes des cancers désormais identifiables à la lecture de l’ADN

 

Une vaste étude parue vendredi 22 avril dans la revue Science a permis d’identifier de nouveaux indices présents dans l’ADN qui révèlent l’apparition des cancers. Pour ce faire, les chercheurs de l’Université de Cambridge ont passé en revue le génome séquencé de plus de 12 000 patients présentant des tumeurs. L’accès à ces informations a été possible en se référant sur la base de données de la centaine de milliers de génomes entiers recensés dans le cadre du 100.000 Genomes Project

Prévenir le risque de cancer lié à l’exposition aux UV ou au tabac 

Les scientifiques se sont intéressés principalement à l’ADN de personnes atteintes de cancers, présentant ainsi des signatures génétiques capables d’apporter des indices sur un éventuel risque d’être exposé à un cancer. Autrement dit, les facteurs de risques comme le tabac, l’exposition aux UV, ou encore les dysfonctionnements cellulaires, sont identifiables à la lecture du génome séquencé. Au total, les chercheurs ont identifié 58 signatures génétiques, précisant qu’il existe, pour chaque tumeur, un nombre limité de signatures spécifiques. Si les spécialistes n’ont pas établi avec précision la signification de chaque signal repéré, ils précisent que ces données permettent de comprendre les processus de mutations qui ont conduit au développement de la tumeur.

« La raison pour laquelle il est important d’identifier les signatures mutationnelles est qu’elles sont comme des empreintes digitales sur une scène de crime, elles aident à identifier les coupables du cancer », explique Serena Nik-Zainal, du Département de génétique médicale de l’Université de Cambridge. L’identification de ces « signatures mutationnelles » peut aider à la recherche de nouveaux traitements. Ces données présentent « des implications cliniques ou thérapeutiques » pouvant permettre d’identifier des anomalies qui pourraient être « ciblées par des médicaments spécifiques ou indiquer un  ‘talon d’Achille’ potentiel dans des cancers individuels », précise la chercheuse.

Un outil informatique pour identifier les mutations génétiques 

A partir des résultats de l’étude, les chercheurs ont ainsi créé un outil informatique baptisé FitMS afin d’aider les scientifiques et les cliniciens à identifier et à comprendre les signatures génétiques chez les patients atteints de cancer.

« Cette étude montre à quel point les tests de séquençage du génome entier peuvent être puissants pour donner des indices sur la façon dont le cancer peut s’être développé, comment il se comportera et quelles options de traitement fonctionneraient le mieux », se félicite Michelle Mitchell, directrice générale de le l’institut Cancer Research UK qui a financé la recherche.

Source PLEINE VIE.

Cancer de la prostate : des souches bactériennes à peine découvertes pourraient être impliquées…

Les bactéries peuvent provoquer des cancers, c’est le cas d’Helicobacter pylori pour le cancer de l’estomac.

Une découverte récente suggère que cinq souches bactériennes pourraient être impliquées dans le cancer de la prostate.

Ont-elles un lien avec les formes les plus agressives de cette maladie masculine ?

Plus d'un homme sur deux est concerné par le cancer de la prostate après 65 ans. © Image Point Fr, Shutterstock

Plus d’un homme sur deux est concerné par le cancer de la prostate après 65 ans.

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes en France. Plus d’un cas sur deux (66 %) concerne un homme âgé de plus de 65 ans. Anticiper l’évolution du cancer et son agressivité est un défi pour les médecins. Des chercheurs de l’université d’East Anglia au Royaume-Uni ont fait une découverte intéressante dans l’urine et les tissus prostatiques des hommes atteints du cancer de la prostate. « Nous avons trouvé plusieurs types de bactéries associées avec des formes agressives de cancer de la prostate, dont certaines sont des nouvelles souches bactériennes jamais découvertes avant », explique Rachel Hurst, première autrice de l’étude.

Cinq bactéries impliquées dans le cancer de la prostate ?

Les scientifiques ont analysé des échantillons urinaires et tissulaires de 600 hommes présentant ou non un cancer de la prostate. Pour isoler les bactéries des échantillons, des méthodes de séquençage ont été utilisées et ont permis de dresser le portrait des bactéries vivant à proximité de la prostate et de l’appareil urinaire. Parmi elles, cinq nouvelles souches bactériennes anaérobies (c’est-à-dire qui se développent qu’en l’absence totale d’oxygène) sont associées à un risque accru de cancer de la prostate.

Cette découverte soulève beaucoup de questions. « Parmi les choses que nous ne savons pas encore, il y a la façon dont les gens attrapent ces bactéries, si elles causent le cancer ou si une mauvaise réponse immunitaire autorise leur croissance », précise Rachel Hurst. S’il semble y avoir un lien entre l’agressivité du cancer et la présence de ces bactéries, les mécanismes sous-jacents sont encore à déterminer.

Les scientifiques imaginent déjà un test de dépistage où la présence d’un certain type de bactérie dans l’urine et la prostate pourrait constituer un signal d’alerte quant à la progression du cancer de la prostate. Le lien de causalité entre la présence de la bactérie et l’agressivité du cancer prostatique doit encore être formellement démontré, promettant, s’il s’avère vrai, une véritable avancée dans la prise en charge de cette maladie qui tue environ 8.000 hommes chaque année.

Source FUTURA SANTE.

 

«Laissez des lits libres pour les cancers» : la colère des patients aux opérations déprogrammées…

Dans toute la France, des opérations se font déprogrammer, laissant de nombreux patients dans l’obscurité.

Depuis mi-décembre 2021, de nombreuses opérations chirurgicales et médicales sont déprogrammées en France.

 

Aujourd’hui, Titouan fête son 28e anniversaire, et à sa grande surprise, en famille. Si le jeune garçon n’est pas mécontent de pouvoir le passer en compagnie de ses proches, cette journée devait se dérouler d’une tout autre manière. Titouan devait subir une opération ce 6 janvier 2022. Mais, sans surprise, alors que le plan blanc venait d’être activé dans son hôpital à Strasbourg, il a reçu un appel la semaine dernière annulant son opération.

Déçu, le jeune homme, tétraplégique depuis huit ans et souffrant d’infection urinaire à répétition, attendait la pose d’un stent prostatique avec impatience. Une intervention chirurgicale qu’il qualifie comme «non urgente, mais quand même urgente», qui devra être reprogrammée.

Depuis mi-décembre, de nombreuses régions ont activé le plan blanc dans leurs hôpitaux, un dispositif d’urgence permettant la mobilisation de personnels supplémentaires pour faire face à l’afflux de cas de Covid-19. Des patients qui devaient subir un acte chirurgical ou médical voient alors leurs opérations être déprogrammées pour différentes raisons : soit par anticipation sur demande de l’Agence régionale de santé (ARS), soit par manque de personnels de santé ou de lits de réanimation disponibles. L’opération de Titouan a été déprogrammée sur demande de son ARS.

Actuellement, dans le département du Grand Est, 67,5% des lits de réanimation sont occupés par des patients malades de Covid-19, d’après les informations de Covid-Tracker. Une constatation qui provoque alors une colère chez le jeune homme, qui rejette la faute sur les non-vaccinés qui, pour lui, sont en partie la cause des annulations.

« Le problème n’est pas la saturation du Covid mais le manque de personnel médical. »

Ludivine, 41 ans, de l’Ain.

À des centaines de kilomètres, Ludivine, mère de trois enfants, est aussi en colère. Alors qu’elle devait également subir une hystérectomie totale – ablation de l’utérus -, une intervention qu’elle qualifie d’«opération de la dernière chance» liée à son endométriose, elle a reçu un appel de son hôpital dans l’Ain la semaine dernière, déprogrammant son intervention sur demande de l’ARS. «Tout était prévu depuis le mois de septembre : je m’étais préparée psychologiquement, j’avais fait toutes les analyses possibles, j’avais posé un mois d’arrêt après l’opération, et quelqu’un avait été embauché pour me remplacer. Et à quelques jours de l’opération, ça s’arrête comme ça», souffle-t-elle, avec une déception perceptible.

Toutefois, si elle est en colère, elle ne veut surtout pas faire un parallèle avec les malades du Covid qui «satureraient les hôpitaux». Pour elle, ce n’est pas une vérité dans son ensemble : «Avec les annulations, on imagine qu’il y a beaucoup de Covid en réanimation. Mais il y a le personnel médical qui manque, ceux qui sont en burn-out, ou cas contact, ou encore ceux qui ont le Covid-19. Le problème n’est pas la saturation du Covid mais le manque de personnel médical», tempête-t-elle.

Un constat soutenu par le docteur Alice Desbiolles dans un entretien accordé au Figaro , qui affirme que le réel problème à l’hôpital est structurel : «L’hôpital est sous-dimensionné et peu attractifs pour les soignants, en termes de salaires, de conditions de travail, de perte de sens pour son métier. Des lits pourtant disponibles à l’AP-HP ne sont pas ouverts du fait du départ de soignants», a-t-elle déclaré. «Dans tous les cas, la réalité, c’est qu’aujourd’hui, si on n’a pas le Covid, on n’est pas prioritaire», ajoute Ludivine.

Effectivement, de nombreux hôpitaux déprogramment des opérations sur demande de l’ARS, par anticipation. Mais d’autres le font car ils n’ont simplement pas le choix. C’est actuellement le cas des hôpitaux de Marseille, qui connaissent actuellement une saturation de Covid-19 de 112%. Magali, atteinte d’un cancer de la peau, devait se faire opérer le 5 janvier 2022, soit hier.

Contrairement à Titouan et Ludivine, Magali devait subir une intervention qualifiée d’«urgente», sous anesthésie générale, pour retirer des Kystes en lien avec son cancer. Pourtant, son intervention a été également déprogrammée : «La semaine dernière, l’hôpital m’a laissé un message confirmant l’annulation de mon opération, sans me donner de nouvelle date. Depuis, j’ai essayé de les joindre au téléphone 18 fois pour être exacte, et j’ai envoyé un mail. Je reste sans réponse aujourd’hui».

« Vous souhaitez garder votre liberté de ne pas vous faire vacciner, conservez alors votre liberté de ne pas aller en réanimation, et laissez des lits libres pour les cancers. »

Magali, la quarantaine, de Marseille.

Son opération a été déprogrammée car l’hôpital est passé en alerte 5 du plan blanc. Avec ce niveau, seules les opérations vitales sont maintenues. «Ils m’ont expliqué qu’une fois opérée, si je devais aller en réanimation, il n’y aurait ni lit ni médecin réanimateur disponibles», poursuit-elle. Son opération est alors considérée comme «non vitale». «Mais elle pourrait bien le devenir dans six mois si un cancer se développe», prévient-elle. Et cette fois, ce n’est pas un problème uniquement lié à une crise structurelle : 90% des lits de réanimation sont occupés par des non-vaccinés, ont fait savoir ce lundi 500 médecins de l’AP-HM dans une tribune publiée sur France Bleu, ce lundi.

Pour Magali, qui ne se définit pas comme «pro-vax», au contraire, c’est la goutte de trop. Alors qu’elle subit toutes ses opérations en anesthésie locale depuis deux ans, lui laissant des images traumatisantes en tête, il s’avère que faute de personnel disponible, cette fois-ci, l’opération locale n’était pas possible.

Ne pas pouvoir se faire opérer est «complètement injuste» : «Le vaccin est un devoir collectif, ce n’est plus son propre droit de liberté individuelle. Vous souhaitez garder votre liberté de ne pas vous faire vacciner, conservez alors votre liberté de ne pas aller en réanimation, et laissez des lits libres pour les cancers, pour que ces personnes puissent se faire opérer. Il faut aller au bout de son raisonnement, être logique et pragmatique», lance alors la quadragénaire.

Une question qui suscite actuellement de vifs débats au sein de la société savante. En effet, en début de semaine, le Docteur André Grimaldi, a créé la polémique en suggérant qu’il «serait bon de conseiller systématiquement à toute personne adulte refusant de se faire vacciner de rédiger des directives anticipées pour dire si elle souhaite ou non être réanimée en cas de forme grave de Covid». Une question déjà posée dans une tribune signée par 15 médecins dans le journal Le Monde, publiée fin décembre. Interrogée sur Europe 1, le Dr Alice Desbiolles affirme trouver «très bien» le fait que l’on «recommande à toute personne de faire ces directives anticipées, pour savoir si oui ou non une personne souhaiterait être réanimée en cas d’accident». Toutefois, elle ajoute que «ce n’est pas une question de statut vaccinal».

Source LE FIGARO.

Quand les banques et leurs assurances scrutent votre carnet de santé. Maladie et Handicap. Quid de la convention AREAS ?

Certaines personnes souffrant d’une maladie ou d’un handicap finissent même par renoncer à leur projet d’emprunt.

 

Comme environ 58% des foyers français, beaucoup de personnes comptent acheter un bien immobilier. Cet engagement commun dans une vie relève du parcours du combattant pour certaines. Âge, troubles mentaux ou physiques chroniques, cancer, IMC jugé trop élevé sont autant d’obstacles exposant à devoir payer une surprime souvent exorbitante, ou à se faire refuser le prêt ou l’assurance de celui-ci.

Même si l’assurance n’est pas une obligation légale dans la demande d’un prêt immobilier, les banques en font un élément incontournable en cas d’incapacité totale de travail et de décès. La convention AERAS (S’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé), créée en 2007, fait valoir le droit à se faire offrir d’autres possibilités pour assurer le prêt en cas de défaut d’assurance ou de garanties incomplètes pour y souscrire. La loi Lagarde du 1er juillet 2010 permet à chaque personne de signer un contrat d’assurance emprunteur auprès du prestataire de son choix, puis ce texte a été complété par la loi Bourquin du 21 février 2017 autorisant à résilier ce contrat à chaque date d’anniversaire.

Une application mal comprise, voire malhonnête

L’application de la convention AERAS semble cependant avoir ses limites, comme le raconte Hélène. «J’ai une tumeur au cerveau bénigne, mais récidivante. Ce n’est pas quelque chose d’aussi grave qu’un cancer, mais ça ne rentrait pas dans les cases. Je n’ai pas de risques de mourir, ni d’être handicapée, ni de ne pas pouvoir travailler… et pourtant.» Au final, seul son compagnon, à la santé irréprochable, est assuré. «C’est légal, mais pas très rassurant. J’ai songé à faire la démarche a posteriori, mais ayant eu une nouvelle intervention, je ne l’ai pas fait. Je pense refaire la démarche d’ici cinq ans, lorsque le délai de prescription sera dépassé.»

Même constat pour Emmanuel, qui a dû persévérer pour obtenir une assurance de prêt à cause de son IMC élevé et son apnée du sommeil. «J’ai très, très mal vécu cette période car j’ai dû remplir un nombre absurde de documents pour me faire refuser en boucle par les assurances. Ces entreprises en connaissent au final plus sur moi que mes parents. Seule une assurance spécialisée m’a accepté. AERAS est censée nous protéger mais les assurances font ce qu’elles veulent et ont le dernier mot.»

Certaines personnes doivent carrément renoncer à leur projet d’emprunt immobilier, faute de solution: «J’ai un handicap moteur assez lourd et non identifié depuis très jeune, explique Dominique. Je vendais un appartement afin d’en acheter un plus adapté à mes besoins, mais plus cher. Grâce à l’aide de mes parents et mes revenus, je comptais acheter le nouvel appartement de suite, mais j’ai finalement eu besoin d’un prêt relais durant six mois.

La banque a refusé à moins d’avoir une assurance en béton. J’ai contacté pas mal de courtiers et de banques. Aucun n’était prêt à m’assurer à cause de mon handicap, à moins de présenter un dossier médical complet avec une batterie de nouveaux tests. Au final, je n’ai obtenu ni assurance ni prêt. J’ai pu heureusement décaler l’achat du nouvel appartement pour qu’il se fasse après la vente de l’ancien, mais j’étais dans le flou pendant quasi un an, ce qui m’a causé pas mal d’ennuis personnels.»

Pour Clair Caillon, courtier d’assurance chez Handi-Assur depuis 1995, le problème n’est pas la convention AERAS mais son application, souvent mal comprise par les personnes emprunteuses sous le stress d’un tel engagement financier, et malhonnête de la part des assureurs. «Les banques ont signé cette convention en connaissance de cause, mais jamais elles n’étudient les garanties alternatives car elles n’en voient pas l’intérêt, et n’ont pas le niveau de compétence. Elles font du travail à la chaîne.»

Le courtier se présente comme «un artisan» ne faisant «que du sur-mesure» pour les personnes à risques aggravés de santé. Il collabore avec des prestataires expérimentés, proposant par exemple «le prêt sur assurance si ça me pète à la figure» et cherche des solutions adaptées à toute personne, sans être pour autant dans «le déni face à la situation de certaines». Un travail discret, mais reconnu, qui gagnerait à être davantage visibilisé, ainsi que celui des dizaines d’agences spécialisées dans ce domaine.

L’importance du droit à l’oubli

Quant au «délai de prescription» évoqué par Hélène, c’est celui du droit à l’oubli. L’association d’adultes guéris du cancer pédiatrique Les Aguerris a signé en mars 2015 un protocole d’accord avec l’AERAS à ce sujet. Anne-Laure, membre du conseil d’administration, nous éclaire notamment sur le questionnaire de santé qui angoisse –à raison– les personnes voulant emprunter, et quand intervient le droit à l’oubli: «L’assureur aura connaissance que vous avez eu un cancer dans l’enfance (mais pas le détail du cancer, pas le détail sur les différents traitements, aucune date précise).

Et il ne pourra pas prendre en compte cette information dans son analyse de risque car vous êtes dans le cas du droit à l’oubli. Il ne pourra donc pas vous imposer une surprime ou des exclusions à cause de ce cancer. En revanche, comme c’est le cas pour moi, il pourra éventuellement vous imposer une surprime ou des exclusions de garantie pour des séquelles du cancer ou pour d’autres problèmes de santé connexes.»

Les cancers pédiatriques restent rares (0,5% et 4,6% de l’ensemble des cas de cancers, selon l’OMS en 2015) mais leur fréquence tend à augmenter, notamment dans certaines zones géographiques françaises impactées par la pollution des pesticides. Ce seront donc autant d’adultes qui feront probablement face un jour au parcours complexe d’une demande de prêt bancaire.

Faire la demande d’un prêt immobilier auprès de sa banque quand on a une santé fragilisée est une démarche exigeant de la patience et surtout un bon accompagnement auprès de professionnels spécialisés.

Cependant, les difficultés commencent bien avant pour certaines personnes handicapées, dès l’accès au logement. La militante Elena Chamorro l’illustre ainsi: «Que l’on ne puisse pas avoir accès au sommet du Mont Blanc car on ne peut pas faire de l’alpinisme du fait de sa paraplégie est une chose, mais que l’on ne puisse pas accéder dans les mêmes conditions qu’une personne valide à un logement en est une autre. Dans le deuxième cas, cela relève de choix politiques qui violent les droits fondamentaux des personnes handicapées, qui sont les mêmes, rappelons-le, que ceux des valides.»

Source SLATE.

 

Cancer du sein : à l’Institut Curie, l’IA révolutionne le diagnostic…

A l’occasion d’Octobre Rose, Pourquoi docteur s’est immergé au sein du service de pathologie de l’Institut Curie, où l’intelligence artificielle est en train de transformer la prise en charge des patientes atteintes de cancer du sein.

Cancer du sein : à l'Institut Curie, l'IA révolutionne le diagnostic

 

Dans les locaux de l’Institut Curie, à Paris, une petite révolution est en train de se mettre en place dans la prise en charge des cancers du sein. Grâce à la numérisation des tissus, l’intelligence artificielle y est, depuis un an, développée pour épauler les médecins pathologistes dans leur diagnostic.

« Un pathologiste augmenté »

« L’intérêt de l’intelligence artificielle, c’est que, contrairement aux médecins, elle ne fatigue pas. Elle fait donc moins d’erreurs. Ces robots peuvent aussi travailler la nuit, ce qui fait gagner un temps considérable », explique le Dr Anne Vincent-Salomon, cheffe du Pôle de médecine diagnostique et théranostique. « Mais le but n’est pas de remplacer les médecins, qui restent entièrement responsables de leur diagnostic. L’intelligence artificielle est un appui, destiné à créer, en quelque sorte, un « pathologiste augmenté » », poursuit la spécialiste.

Concrètement, les tissus cancéreux prélevés sur les patientes pendant les opérations et les biopsies arrivent sous plastique rue d’Ulm, dans les locaux de l’Institut Curie (âmes sensibles, s’abstenir). Là, une petite équipe travaille à leur numérisation, qui se fait en plusieurs étapes : mise dans le formol des tissus humains, enrobage de paraffine, coupe des blocs solides obtenus en fines lames, retrait de la paraffine et enfin coloration du produit fini. « Le but est de préserver au maximum les prélèvements, pour qu’ils restent le plus semblables possibles à leur état d’origine dans le corps », explique Anne Vincent-Salomon.

18 000 coupes tissulaires différentes

Cette capacité à numériser les tissus cancéreux a très certainement attiré l’attention de la société israélienne Ibex Medical Analytics. L’année dernière, après avoir finalisé un algorithme d’aide au diagnostic du cancer de la prostate, l’entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle est venue demander à l’Institut Curie d’en valider un autre, cette fois centré sur le cancer du sein. Un an plus tard, c’est chose faite.

Aujourd’hui, l’algorithme de l’Institut Curie a été entraîné à reconnaître les formes avec plus de 18 000 coupes tissulaires différentes. Si tout va bien, les médecins pathologistes l’utiliseront une fois que tout le service sera digitalisé, dans le premier semestre 2022. « Nous verrons alors si les pathologistes en retirent un vrai bénéfice. Et si c’est le cas, les patientes seront mieux prises en charge », conclut Anne Vincent-Salomon.

Les cancers du sein à un stade précoce d’évolution au moment du diagnostic présentent un taux de survie de plus de 87%. Chaque année, près de 59 000 femmes apprennent qu’elles ont développé la maladie et plus de 12 100 en décèdent.

Source POURQUOI DOCTEUR.

Montbéliard (25) – Cancer du sein : 14 combattantes en vadrouille américaine…

Grâce au Family Motors Club, 14 femmes – et autant de combattantes – ont pu oublier un peu la maladie qui martyrise leur féminité, et se faire plaisir, en s’engouffrant dans l’habitacle d’une voiture américaine, samedi après-midi 23 octobre, pour une balade dans le pays de Montbéliard.

Cancer du sein : 14 combattantes en vadrouille américaine

 

Si Éliane Regazzoni, 67 ans, avait un conseil à donner aux femmes qui, comme elle, bataillent contre un cancer du sein, « ce serait de ne pas se recroqueviller sur soi-même », presse-t-elle. « Je dirais à chacune : “Sors, bouge-toi, fais-toi plaisir !” »

Son cancer a été diagnostiqué le 13 juillet dernier. « J’ai fait ma première chimio il y a onze jours. En tout, j’en aurai six. » Elle n’échappera pas non plus à la radiothérapie. « Je ne suis pas fataliste, je suis positive, je me battrai jusqu’au bout. »

Éliane Regazzoni, 67 ans

« Un petit moment pour moi »

Samedi après-midi 23 octobre, Éliane s’est donc fait plaisir en s’engouffrant, côté passager, dans une belle voiture américaine pour une balade en forme de boucle dans le pays de Montbéliard. « Un petit moment pour moi », résumait-elle.

Ce cadeau, avec chauffeur particulier, était offert à quatorze femmes, directement concernées par le cancer du sein, par le Family Motors Club (FMC), une jeune association regroupant des passionnés des belles mécaniques de l’Oncle Sam, anciennes et récentes.

Un cancer du sein, c’est un pavé dans la mare, un tourbillon. Il fait remonter tout ce qui, dans sa vie, n’était pas forcément réglé

Marie-Claire Vassileiou, psychologue clinicienne à la Ligue contre le cancer de Montbéliard

Ford Galaxy, Chevrolet Corvette, Ford Mustang, Chevrolet Camaro, Oldsmobile Starfire, Dodge RAM 1500, etc. : ces dames ont eu le choix du carrosse !

« Un pavé dans la mare »

« Un cancer du sein, c’est un pavé dans la mare, un tourbillon », image Marie-Claire Vassileiou, psychologue clinicienne à l’antenne montbéliardaise de la Ligue contre le cancer, partenaire de la manifestation. Vie de famille, relations amicales, vie professionnelle : « Il fait remonter tout ce qui, dans sa vie, n’était pas forcément réglé. » Les masquent tombent : « Des gens que l’on croyait très proches s’éloignent pendant d’autres, pas très présents jusque-là, se rapprochent. »

« Penser à autre chose qu’à la maladie »

Le geste de générosité du FMC, salué avec émotion par toutes les participantes, « permet de s’extraire de l’univers médical stricto sensu, de penser à autre chose qu’à la maladie », poursuit la psychologue qui avait elle-même tombé la blouse blanche. « Elle apporte un peu de rêve. »

La féminité frappée au cœur

Bien sûr, « les traitements médicaux ne cessent d’évoluer – beaucoup a par exemple été fait pour limiter leurs effets secondaires -, mais la problématique liée à l’image du corps reste la même ». Perte des cheveux, des cils et sourcils, ablation des seins : « On touche au cœur de la féminité. Il faut espérer des traitements qui altèrent beaucoup moins l’image du corps. »

L’opération du Family Motors Club sera renouvelée samedi 30 octobre, cette fois au départ de Belfort (parking de la Maison du peuple).

Source EST REPUBLICAIN.

SANTE MAGAZINE – COVID-19 : la Plitidepsine, un anticancéreux à l’activité très puissante contre le virus…!!!

Une société biopharmaceutique espagnole et plusieurs chercheurs américains ont découvert qu’un médicament déjà mis sur le marché, la plitidepsine, pourrait faire office de traitement antiviral potentiel contre la COVID-19.

En inhibant une protéine « hôte » clé de l’organisme utilisée par le virus, cette molécule a aussi le potentiel d’agir contre ses mutations.

COVID-19 : la plitidepsine, un anticancéreux à l'activité très puissante contre le virus

 

Depuis l’apparition du SARS-CoV-2, les chercheurs se sont penchés sur des stratégies de repositionnement thérapeutique. Concrètement, ils ont testé des médicaments déjà autorisés pour d’autres indications, afin de déterminer s’ils pouvaient avoir des effets bénéfiques contre la Covid-19. C’est dans ce contexte que des débats sont apparus autour de l’hydroxychloroquine, sans que les nombreuses données cliniques disponibles ne permettent à ce jour de réellement confirmer l’intérêt thérapeutique de cette molécule utilisée dans la prise en charge du lupus érythémateux ou de la polyarthrite rhumatoïde. Depuis quelques jours c’est un autre traitement, la plitidepsine, qui fait parler de lui.

Un médicament utilisé dans le traitement du myélome multiple

Des scientifiques du Quantitative Bioscience Institute, de l’UC San Francisco et de la Icahn School of Medicine du Mt.Sinai ont en effet montré que la plitidepsine, un médicament approuvé par l’Agence australienne de réglementation pour le traitement du myélome multiple (un type de cancer du sang), a une puissante activité antivirale contre le SRAS-CoV-2. Il n’a fait actuellement l’objet que d’une étude clinique de phase I / II mais les premiers résultats publiés dans la revue Science indiquent qu’il serait 27,5 fois plus puissant contre le SRAS-CoV-2 in vitro que le remdésivir, un antiviral ayant reçu en 2020 une autorisation d’utilisation d’urgence de la FDA (Agence américaine du médicament) pour le traitement de la COVID-19.

Une étude phase III bientôt lancée

Ce médicament a été mis au point par la société espagnole Pharmamar, qui affirme dans un communiqué que « les données et premiers résultats positifs de l’essai clinique suggèrent que la plitidepsine devrait être fortement envisagée pour des essais cliniques élargis pour le traitement du COVID-19. » Celle-ci fait savoir qu’elle est en pourparlers avec des organismes de réglementation pour démarrer des essais de phase III. La plitidepsine agit en bloquant la protéine eEF1A présente dans les cellules humaines et dont le SARS-CoV-2 se sert pour se reproduire et infecter d’autres cellules. Cette inhibition empêche sa reproduction à l’intérieur de la cellule, limitant sa propagation dans l’organisme.

L’étude réalisée in vitro et in vivo a également montré que le médicament conduit à une forte réduction de la réplication virale, entraînant une réduction de 99% de la charge virale dans les poumons des souris traitées avec la plitidepsine. Les chercheurs ont également testé in vitro la synergie entre la plitidepsine et le remdesivir, et les données montrent que la plitidepsine a un effet additif avec le remdésivir, ce qui en ferait un candidat médicament potentiel à envisager pour une thérapie combinée. Sachant cependant qu’en France le HCSP considère que, « après analyse des données de la littérature disponible au 31 mai 2020 sur l’efficacité et la sécurité d’emploi du remdésivir pour le traitement des patients atteints de Covid-19, qu’elles sont insuffisantes pour estimer un rapport bénéfice/risque de ce traitement en fonction de la sévérité du Covid-19. »

« La plitidepsine est un inhibiteur extrêmement puissant du SRAS-CoV-2, mais sa force la plus importante est qu’elle cible une protéine hôte plutôt qu’une protéine virale », explique le Pr Kris White, de la Icahn School of Medicine at Mount Sinai. « Cela signifie que si la plitidepsine réussit dans le traitement du COVID-19, le virus ne pourra pas gagner en résistance contre ce médicament par mutation, ce qui est une préoccupation majeure avec la propagation des variants britannique et sud-africain.» Une autre étude doit le confirmer, mais si le SRAS-CoV-2 et ses variants utilisent la même « voie d’infection », cela signifie qu’ils pourraient être sensibles aux mêmes molécules inhibant cette interaction virus-hôte. La société pharmaceutique espagnole avait d’abord isolé cette molécule (sous le nom commercial « Aplidin ») à partir d’un organisme marin connu sous le nom de « Aplidium albicans. »

Source SANTE MAGAZINE.